Le secteur agricole s’attèle ces dernières années à asseoir une base scientifique moderne et une politique permettant de moderniser l’oléiculture, la production et la commercialisation de l’olive et de l’huile d’olive en Algérie, « une nécessité », selon les participants à la 2è édition du Salon international de l’Olive, Huiles d’Olive, Process et Dérivés de l’Olivier « Med Mag Oliva Algérie », qui a pris fin ce samedi au Palais des expositions (Alger).
Plusieurs investisseurs sont à l’oeuvre pour mener à bien cette démarche, qui demeure tributaire du soutien scientifique et matériel à apporter aux agriculteurs et opérateurs activant dans cette filière, et ce, en facilitant les procédures d’importation des équipements modernes à même d’aider à l’amélioration des conditions de production, affirment des responsables du secteur.
Lors des ateliers organisés en marge de cette manifestation, les participants ont souligné l’importance « d’investir davantage dans les industries de transformation agroalimentaire », notamment dans la filière de la production oléicole et de ses dérivés, ce qui permet, selon eux, l’augmentation des exportations.
Ce salon, qui a vu la participation d’agriculteurs locaux et internationaux, d’écoles et instituts nationaux et internationaux, a été l’occasion d’appeler à une intensification des recherches et études scientifiques pour la protection et la valorisation des potentialités agrobiologiques de ce genre d’arbres, et partant, contribuer à la relance de l’oléiculture et son expansion aux zones sahariennes.
La relance de cette activité permettra de diversifier l’économie nationale et renforcer le marché national avec des produits fabriqués et transformés localement, soutiennent nombre de participants.
A cet égard, M. Sayeh Benyoucef Yacine, gérant d’une huilerie de la wilaya de Chlef, estime que le développement de la filière est tributaire des actions à mener par les autorités concernées en vue d’assurer une formation appropriée et garantir l’appui en équipements et matériels .
Pour M. Sayeh Benyoucef, cette activité peut contribuer, dans les prochaines années, à réduire le déficit financier résultant du recul des recettes pétrolières, notamment en cas d’expansion des investissements vers les Hauts-Plateaux et du Sud.
Il a mis en avant, dans ce sens, l’importance capitale de l’aspect laboratoire dans l’amélioration de la qualité des huiles produites pour gagner la confiance de la clientèle étrangère.
Pour sa part, M. Sanaâ M’hammed, gérant d’une entreprise, créée en 2004, spécialisée dans l’oléiculture, le pressurage et la commercialisation, estime primordial de viser l’excellence en £uvrant à tirer avantage de tous les bénéfices santé de ce produit à travers des processus de traitement modernes et le recours aux équipements technologiques dans le pressurage et le stockage.
Sanaâ a également affirmé que l’accès au marché international passe par la qualité et le staff technique capable d’embrasser des méthodes scientifiques adéquates pour obtenir des produits de qualité.
De son côté, M. Aoumar Ouaghed, propriétaire d’une huilerie à Bouira, a indiqué que la demande croissante qu’enregistre la consommation de l’huile d’olive, au niveau national et international, a conduit les opérateurs à veiller à l’amélioration des méthodes agricoles, l’olivaison, la trituration et le stockage de ce produit alimentaire.
En effet, ces entreprises produisent les différentes variétés d’olive, conservé et aromatisé de meilleurs espèces d’herbes naturelles, selon ce qui a été noté lors de ce salon.
L’olivier produit différentes huiles dont la vierge (vierge extra avec un degré d’acidité inférieur à 0.8% et la vierge normale avec un taux d’acidité inférieur ou égal à 2%), la purifiée et la raffinée contenant plusieurs vitamines et métaux nécessaires au corps humain.
Par ailleurs, M. Brakni Rabah, agriculteur et gestionnaire d’une usine de production de l’huile d’olive et des différents types de fruits secs, a mis en exergue l’importance de gagner la confiance du client en lui fournissant la bonne qualité, notamment que l’Algérie dispose, a-t-dit, d’espèces qui se distinguent par leurs propriétés nutritives et curatives.
De leur part, les entreprises étrangères spécialisées en équipements et matériel d’oleiculture ont veillé à apporter toutes les explications et précisions nécessaires aux opérateurs de cette filière.
Parmi ces entreprises étrangères, il y a lieu de citer un Groupe turc dont le gestionnaire a précisé que l’utilisation de ces techniques modernes permettra à l’investisseur algérien d’économiser la main d’oeuvre et de doubler la production.
Ce groupe, qui compte 3 sociétés en Grèce, au Maroc et en Italie ainsi que plusieurs succursales dans d’autres pays, exporte des équipements et du matériel vers 32 pays de par le monde, a ajouté le même responsable.
Par ailleurs, la directrice de l’Ecole supérieure des sciences de l’aliment et des industries agroalimentaires (ESSAIA), située à El Harrach (Alger), a mis l’accent sur l’importance de la formation pratique qui permet aux investisseurs dans ce domaine de découvrir les potentiels scientifiques de ce produit dans le but de l’améliorer.
Ouverte en février 2017, l’ESSAIA forme aujourd’hui les étudiants dans plusieurs spécialités relatives aux industries agroalimentaires et à l’étude de qualité de produit agricole ainsi que les analyses de produits alimentaires en vue d’assurer la qualité, outre l’étude des compléments alimentaires et les conditions d’emballage, a précisé la même responsable.
L’Ecole supervise, en outre, la formation des cadres pour diriger les équipes techniques et scientifiques en matière d’industries agroalimentaires et dans les centres d’analyses et de recherche ainsi que le contrôle de toutes les matières utilisées dans l’emballage des produits alimentaires, à savoir le plastique, le carton et l’aluminium.
L’ESSAIA organisera entre le 12 et 18 mars en cours, en collaboration avec le ministère du Commerce, une semaine de la qualité qui aura pour but de faire connaitre davantage les spécialités de l’école.
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdelkader Bouazghi avait mis l’accent, à plusieurs reprises, sur « la nécessité d’élargir les surfaces réservées à l’oléiculture et aux plantes aromatiques et médicinales à l’échelle nationale », insistant sur « l’importance de soutenir cette culture et la production d’olives ainsi que sa commercialisation et l’exportation des produis oléicoles, pour »réduire la facture des importations et générer des richesses et des emplois ».