« La Tunisie ne peut pas défendre sa devise même si elle le voulait, et doit plutôt se concentrer sur la réduction de son déficit commercial pour relancer l’économie », a déclaré hier le gouverneur de la banque centrale, M. Marouane El Abassi.
M. El Abassi, a indiqué, lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination le mois dernier, que « la banque centrale avait relevé son taux directeur de 75 points de base cette semaine pour juguler l’inflation, qui risquait de devenir incontrôlable », a rapporté l’agence Bloomberg.
« Le dinar s’est affaibli d’environ 19% par rapport à l’euro d’il y a un an, contribuant ainsi à propulser les prix à la consommation, qui ont augmenté de 7,1% en février. Dans le même temps, les réserves de change sont tombées à environ 77 jours de couverture des importations », selon la banque centrale.
Les efforts du gouvernement pour relancer l’économie se sont concentrés sur la réduction des dépenses, la réduction des subventions et la stimulation des investissements et toutes ces mesures sont soutenues par le Fonds monétaire international, qui a accordé en 2016 un prêt de 2,9 milliards de dollars à la Tunisie.
M. El Abassi a indiqué que « les pourparlers avec le FMI progressaient bien et qu’il s’attendait à ce que le conseil approuve la publication de la troisième tranche lors de sa réunion du 23 mars », selon la même source.
Mais la nomination d’un nouveau banquier central avait soulevé des inquiétudes sur le marché que la Tunisie pourrait retarder une émission d’obligations internationales planifiée.
A ce propos, le directeur des réserves et des marchés de la banque, M. Bachir Trabelsi, a déclaré jeudi, lors d’une conférence, que « la nation allait lancer un roadshow pour l’émission de 1 milliard de dollars la dernière semaine de mars », selon la même source.