L’OPEP doit revoir en urgence ses niveaux de production afin de faire face à l’offensive du schiste américain sur les marchés, a indiqué à Houston le directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), Fatih Birol.
« Les producteurs établis doivent reconsidérer leurs plans de production rapidement et de façon substantielle à la lumière de l’énorme augmentation de la production de schiste américain », a déclaré Fatih Birol, en marge de la conférence CeraWeek qui se tient à Houston.
Interrogé s’il faisait référence aux pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Birol a indiqué que « tous les membres de l’OPEP sont des producteurs établis ».
La mise en garde de Birol intervient au lendemain de la publication du rapport annuel de l’AIE, qui a fait état d’une progression de la production au Canada et au Brésil, une hausse en mesure, selon l’agence, de combler la baisse de l’offre OPEP d’ici à 2022.
Le rapport scruté de près par les opérateurs avance d’autres prévisions significatives pour le marché pétrolier. Selon les mêmes anticipations, les Etats-Unis devraient à eux seuls couvrir 80% de la croissance de la demande mondiale au cours des trois prochaines années.
Profitant du redressement des cours qui rend l’extraction du pétrole de schiste rentable, les producteurs américains, ont relancé de plus belle leur exploitations ces derniers mois.
Ce rebond devrait laisser peu de place à l’offre OPEP sur le marché, une fois l’accord sur la baisse de production arrive à expiration.
» Les Etats-Unis vont imprimer leur empreinte sur les marchés mondiaux du pétrole pour les cinq prochaines années », a indiqué Fatih Birol.
En 2023, la production d’hydrocarbures liquides aux Etats-Unis devrait dépasser les 13,2 millions de barils/jour. Cette projection est basée sur un prix prévisionnel de 58 dollars le baril et pourrait être revue à la hausse si les prix se maintiennent à leurs niveaux actuels de 65 dollars.
» Je peux vous dire que nos attentes pourraient bien être révisées à la hausse si les prix seront plus élevés que ce que nous avions prévu », a déclaré Birol au cours de cette conférence qui se tient du 5 au 9 mars dans la capitale pétrolière mondiale, Houston.
Autre facteur inquiétant pour l’OPEP, est le maintien des niveaux de production dans les grands champs pétroliers matures dans le monde. La baisse des coûts de l’exploitation a aidé les producteurs à fonctionner plus efficacement.