Le groupe PSA (Peugeot-Citroën) a dévoilé mardi dernier, les grandes lignes de son projet d’usine de montage de voitures à Oran, dont l’entrée en production est prévue en 2019. En effet, lors de la présentation du Projet Industriel Algérie (PIA), PSA s’est engagé à la réalisation d’une usine égalant celles implantées en Espagne et au Portugal, et vise également une usine 4.0 ou digitalisée comme seconde étape dans l’avenir.
Selon les propos de Hamid Mezaïb, vice-président de la direction industrielle et directeur du projet Peugeot-Citroën Production Algérie (PCPA), rapportés par le quotidien Liberté dans son édition de ce jeudi 22 février, «nous allons réaliser une usine en Algérie digne de ce nom en nous basant sur deux piliers, à savoir le transfert du savoir-faire et le développement de la compétence, mais aussi le développement d’un tissu pour la valeur locale pour s’entourer de grands fournisseurs».
«Nous répondrons à la lettre aux termes du cahier des charges. Celui-ci concorde avec nos ambitions», a déclaré Mezaïb, qui a précisé que «PSA va opérer dans l’esprit du co-développement pour créer un écosystème, établir un planning pour le transfert des technologies et la création d’une académie à Oran dès le départ, pour permettre à nos ressources humaines de s’imprégner très rapidement de tous les métiers de l’automobile, de la mécanique et des technologies». «Ensuite, dès la deuxième étape, nous irons vers la digitalisation, c’est-à-dire vers une usine 4.0», a-t-il ajouté.
Au sujet des pièces de rechanges, le cadre du groupe PSA a précisé que «80% des pièces proviendront des fournisseurs de PSA». Selon lui «nous avons la chance de nous implanter dans un écosystème favorable, c’est-à-dire près du port, de l’autoroute Est-Ouest, du rail et près de nos concurrents et de nos fournisseurs».
Selon le responsable du projet de l’usine Peugeot«quand on veut instaurer toutes les chaînes de valeurs, il faut parler de filière automobile. On doit répondre au cahier des charges». «On passera du SKD au CKD très rapidement et on intégrera toutes les chaînes de valeurs pour encourager les fournisseurs et les équipementiers à s’installer et à produire», a-t-il estimé.
A ce propos, le Directeur du PCPA a expliqué que l’objectif immédiat est de «clustériser tout l’écosystème, de développer un réseau puissant de fournisseurs et de créer des valeurs auxiliaires à même d’offrir de l’ingénierie, de la logistique, des ZIF (zones internes de fournisseurs), du service et des centres de technologie».
«Nous aurons des fournisseurs algériens et français. Un planning a été mis en place», a-t-il indiqué, en ajoutant que «d’autres arriveront graduellement, dont une dizaine est invitée à assister au séminaire sur la sous-traitance qu’organise, les 3 et 4 mars prochain à Alger, le ministère de l’Industrie et des Mines».
Concernant l’intégration des fournisseurs locaux, Mezaïb a fait savoir que «nous allons mettre les locaux aux côtés des fournisseurs de PSA pour qu’ils puissent partager les notions d’usinage, d’homologation et de certification», en annonçant la signature par PSA, vers la fin du mois de juin prochain, «d’une convention entre les fournisseurs sur les pièces à intégrer dans le projet».
Pour rappel, les travaux de réalisation de l’usine prévus en avril prochain, débuteront dès que l’étude géotechnique du terrain de 120 hectares sera achevée.