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PDG du Groupe Benhamadi, Abderrahmane Benhamadi : « Il faut améliorer l’image de l’Algérie à l’étranger pour attirer plus d’investisseurs »

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Né en 1959, Abderrahmane Benhamadi est parmi les dix hommes d’affaires les plus importants en Algérie. Il a créé Condor Electronics en 2000, la société a produit des ordinateurs,des téléphones et des produits multimédias.  Actuellement le groupe a élargi sa gamme dans plusieurs domaines dont l’automobile, l’énergie solaire. Dans cette interview il a évoqué plusieurs dossiers économiques.

Algérie-Eco :Condor Electronics est parmi le peu d’entreprises africaines qui étaient invitées par Emmanuel Macron pour « Choose France », comment évaluez-vous cette participation ?

Abderrahmane Benhamadi: On était deux entreprises invitées avec Issad Rebrab au château de Versailles par le président français Emmanuel Macron, avec plus de 140 chefs d’entreprises internationaux.

Cette rencontre nous a permis d’établir  des contacts avec nos homologues des différents pays à travers le monde, et également parler avec les multinationales et promouvoir l’économie algérienne.

on ne peut pas s’attendre à des résultats immédiats, de cette rencontre mais ce qui est sûr c’est que c’est un pas en avant pour la promotion de la destination Algérienne. Beaucoup d’entreprises ne savent pas  ce qui ce passe réellement en Algérie et ignorent  l’existence  d’entreprises performantes.

L’usine de Peugeot Algérie a pris beaucoup de temps pour sa réalisation, ccomment expliquez vous ce retard ?

Le projet a été validé récemment par le Conseil National d’Investissement, et avant la fin du mois on va créer la société Peugeot Citroën Algérie, composée de  quatre associées : Groupe Condor (15.5% du projet), PMO Constantine, Palpa Pro, pour la  partie algérienne, et les 49% pour la partie française PSA. Je souligne que c’est la première entreprise de son genre en Algérie qui réunis le privé, le public et un investisseur étranger.

On prévoit le démarrage de la production au début de 2019 avec une capacité de production qui  va être de 25.000 unités, et  une croissance annuelle de 15 à 20 %pour arriver à une production annuelle de 75.000 unités.

Le Groupe Benhamadi a décidé d’investir un milliard de dollar dans les cinq prochaines années, dans quels domaines comptez-vous investir ?

Un milliard de dollar sera investi dans tous les domaines dont l’automobile avec l’usine de Peugeot 15 millions d’euro ,sur un budget total de de 120 million d’euros. Il y’aura également des investissements dans le domaine de la fabrication de la pièce automobile, l’agroalimentaire, la sidérurgie et l’électroménager ainsi que  le médicament, on va probablement dépasser un milliard de dollars dans cinq ans. 

C’est l’occasion également d’annoncer qu’on aura ce 15 février une réunion à Paris avec les fabricants de pièce detachées  (les équipementiers) qui ont déjà travaillé avec Peugeot Citroën France, nous essaieront de les convaincre de venir investir en Algérie.

Quelles sont vos perspectives et objectifs  dans le  domaine du photovoltaïque ?

Concernant le domaine de photovoltaïque, cette année on vient de terminer un investissement de 15 millions de dollars, on va commencer l’amélioration et l’automatisation de nos équipes de production pour arriver à une capacité de 130 mégawatt, on est en discussion  avec les pouvoirs publics pour l’installation du photovoltaïque  dans l’éclairage publique des villes, il y a un projet très ambitieux avec le ministère de l’intérieur pour équiper les1541 APC avec l’éclairage publique  solaire dans cinq ans, et ce afin de  réduire les factures de consommation de l’électricité. 

Quelle est la position du groupe Benhamadi, par rapport aux dernières mesures mises par le gouvernement, en matière de licences d’importations, et du PPP?

Pour les licences et les lois mises par le gouvernement, nous continuons à travailler et améliorer nos outils et réduire les coûts afin d’exporter plus et élever le taux d’exportation.

Actuellement nous travaillons avec les chinois, les coréens, les turques et maintenant avec des français et probablement on va travailler avec les équipementiers qui vont venir investir pour Peugeot Citroën Algérie. 

Pour l’Afrique, on a concentré tous nos efforts l’année passée pour l’Afrique de l’ouest et cette année nous allons travailler avec l’Afrique de l’Est : Kenya, l’Ethiopie et l’Ouganda

A votre avis pourquoi la délégation du Medef qui est venu en Algérie ne contient pas les grande entreprises  industrielles françaises, comme celle qui part au Maroc ?

Il y a des grandes entreprises qui ont accompagné la délégation du Medef qui est arrivée le 30 janvier 2018. Par contre il ne faut pas comparer l’incomparable, entre le Maroc et la France il y a de bonne relations et il y a beaucoup d’entreprises françaises qui sont installées au Maroc, je pense même que c’est le pays qui abrite le plus d’entreprises françaises maintenant.

C’est notre rôle maintenant de convaincre  ces entreprises à venir travailler en Algérie et investir dans le cadre d’un partenariat privé- public 

On ne peut pas nier qu’il y a des défaillances mais il faut attirer l’attention des pouvoirs public, car il y a des blocages, un climat des affaires lourd, la bureaucratie, une instabilité réglementaire et les lois changent souvent, tout ça décourage les entreprises .Mais la destination Algérie est beaucoup plus rentable que le Maroc, les salaires sont plus bas, n’oublions pas également que la main d’œuvre algérienne est plus formée et qualifiée ainsi que  l’énergie est moins chere.

C’est vrai que le climat des affaire n’est pas parfait et qu’il faut un travail de communication, le problème de l’investissement en Algérie c’est la perception, il faut améliorer l’image de l’Algérie à l’étranger pour attirer plus d’investisseurs.

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