Le prix du pétrole new-yorkais et londonien a terminé jeudi sa cinquième séance de recul de suite, craignant que les efforts de l’Opep pour rééquilibrer les marchés pétroliers soient contrecarrés par une production américaine abondante.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 64,81 USD sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 70 centspar rapport à la clôture de mercredi.
Il est retombé à son plus bas niveau depuis la fin décembre.
« Le marché continue à réagir à la très forte production américaine et à la hausse des stocks » de brut et de produits raffinés dans le rapport hebdomadaire du ministère américain de l’Energie (DoE) mercredi, a commenté Bart Melek de TD Securities.
Avec une production si abondante, Gene McGillian de Tradition Energy s’inquiète qu’elle puisse anéantir « une partie des efforts menés depuis un an par l’OPEP et la Russie pour abaisser leur production.«
« Il y a un risque réel de surproduction si l’OPEP n’accepte pas de perdre des parts de marché« , ont résumé les analystes de Commerzbank.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires sont engagés jusqu’à la fin de l’année dans un accord qui vise à réduire leur production de brut pour faire monter les prix. Mais la hausse des prix entraînée par cette mesure, appliquée depuis début 2017, a permis aux producteurs indépendants américains de relancer leurs exploitations de pétrole de schiste.
Les courtiers ont semblé par ailleurs influencés, comme en début de semaine, par un nouvel affolement à Wall Street, l’indice vedette Dow Jones perdant plus de 2% en cours de séance. « La crainte qu’une correction puisse porter un coup à la croissance mondiale éclipse le choc d’offre qui se prépare à l’horizon« , a noté Phil Flynn de Price Futures Group.
Car malgré une production américaine abondante, la demande mondiale reste solide, comme l’ont montré les données des douanes chinoises: Pékin a importé 40,64 millions de tonnes de brut en janvier, en hausse nette par rapport à décembre (33,7 millions de tonnes) comme par rapport à janvier 2017 (34,03 millions de tonnes). « La demande mensuelle (dans ce pays) est à un niveau record, en partie parce que les raffineries ont vu leurs quotas d’importations augmenter« , ont commenté les analystes de Capital Economics.
Afp