Le 5 février 2018 dernier, le stock des avoirs en devises de la Tunisie, a de nouveau baissé, atteignant les 11,9 milliards de dinars tunisiens (100 dinars = 42 $). C’est son niveau le plus bas depuis une quinzaine d’année selon des données collectées par l’Agence Ecofin. Cela ne représente plus que 84 jours d’importations pour le pays, un point qui est aussi au plus bas.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que, dans le même temps, les importations de biens se sont accélérés en Tunisie, créant un gros besoin de contrepartie monétaire extérieure, c’est à dire les ressources en devises dont ont besoin les agents economiques pour assurer le règlement des factures de leurs clients étrangers.
Ainsi, le montant global de refinancement des banques auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a aussi franchi un nouveau record historique. Il a atteint le 2 février 2018 un montant de 12,4 milliards de dinars. Un niveau considéré par des observateurs de l’économie tunisienne comme étant le plus élevé jamais enregistré.
Dans le même temps, le pays s’apprête à arriver de nouveau sur le marché international de la dette, avec l’émission d’un emprunt souverain (appel public à l’épargne international) dont le montant avancé est estimé à 1 milliard d’euros.
Le gouvernement tunisien doit en effet faire face à un certain nombre de contraintes. Les appuis budgétaires prévus par les bailleurs de fonds (ressources financières contre réformes structurelles) ont connu un certain retard. De plus, le prix du baril de pétrole connaît une évolution à la hausse, ce qui n’avait pas été anticipé dans le cadre de la préparation du budget. Et selon des informations données par le site d’information Ilboursa, certains de ces déblocages ne devraient pas se faire avant la fin juin 2018.
Ecofin