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3 étapes clés pour bâtir des villes et des communautés durables

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Une ville ne ressemble jamais à aucune autre. Que représente pour vous la ville où vous vivez ?

Aujourd’hui, plus de 4 milliards de personnes dans le monde (soit plus de la moitié de la population mondiale) vivent en ville. Les seules villes d’Asie de l’Est et du Pacifique comptent 1,2 milliard d’habitants, soit pratiquement la population totale de l’Inde.

Ce nombre ne cesse d’augmenter, particulièrement en Asie et en Afrique où individus et familles continuent de partir en ville en quête de meilleures conditions de vie. D’ici 2050, avec le doublement du nombre actuel de citadins, pratiquement 70 personnes sur 100 dans le monde seront des citadins.

Les défis sans précédent de cette urbanisation rapide

Attirant tous les talents et les investissements, les villes sont sans surprise devenues le principal moteur de la croissance dans le monde, produisant plus de 80 % du PIB mondial et permettant à des centaines de millions de personnes de s’extraire de l’extrême pauvreté.

Mais, de par son rythme et son ampleur, l’urbanisation s’accompagne de défis considérables : le creusement des écarts de revenu, l’aggravation de la pollution ou le vieillissement des bâtiments et des infrastructures routières sont autant de signes révélateurs de la difficulté qu’ont les villes à rester en phase avec les attentes croissantes des citadins pour un avenir durable et prospère.

Près d’un milliard de citadins pauvres vivent dans des bidonvilles ou des quartiers informels, pour l’essentiel en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et sont de ce fait souvent privés d’accès à des logements bon marché, des services de base de qualité et des emplois adaptés. « Nous vivons essentiellement de la pêche, et peu d’entre nous ont d’autres qualifications. Alors, quand il y a une marée noire ou beaucoup de déchets plastiques, nous perdons de l’argent », déplore Stephen Aji (vidéo en anglais), chef d’une communauté de pêcheurs dans l’un des plus grands bidonvilles de Lagos (Nigéria).

Le changement climatique vient aggraver un peu plus (pdf en anglais) le défi de l’urbanisation : d’ici 2030, avec les catastrophes naturelles, la facture pour les villes du monde entier pourrait s’élever à 314 milliards de dollars par an et 77 millions de citadins supplémentaires risquent de plonger dans la pauvreté.

Le Nouveau programme pour les villes

Tout n’est pas perdu : 60 % des zones qui seront urbanisées en 2030 ne sont pas encore bâties, donc nous avons encore la possibilité d’aider les citadins pauvres à s’insérer dans l’économie, et de préserver, pour les prochaines générations, les gains chèrement acquis du développement. Mais la suite des événements est entre nos mains — sachant que, et c’est encourageant, plus les enjeux de l’urbanisation s’alourdissent, plus la communauté internationale cherche à s’engager dans une trajectoire adaptée.

En octobre 2016, lors de la troisième conférence Habitat, qui se tient tous les 20 ans, les pays ont adopté le Nouveau programme pour les villes qui fera date parce qu’il établit une nouvelle norme mondiale pour un développement urbain durable. Il guidera également la réalisation des Objectifs de développement durable en matière de changement climatique.

Début février 2018, des représentants de gouvernements nationaux et municipaux se retrouveront pour la neuvième session du Forum urbain mondial (a) à Kuala Lumpur (Malaisie), afin de poursuivre et d’approfondir les discussions autour du thème « Villes 2030, Villes pour tous : mettre en œuvre le nouvel agenda urbain ».

La Banque mondiale œuvre à l’édification de villes et de communautés durables

Les opérations soutenues par la Banque mondiale et son assistance technique contribuent à la réalisation de l’Objectif de développement durable n° 11 et à la mise en œuvre du Nouveau programme pour les villes visant à faire des villes des espaces inclusifs, sûrs, résilients et durables pour tous. « En collaborant avec le secteur privé, les gouvernements, la société civile et d’autres partenaires, la Banque mondiale s’emploie à édifier des villes et des communautés inclusives, résilientes et durables pour tous partout dans le monde — et à créer des économies compétitives offrant de nouvelles formes d’emplois, surtout pour les citadins pauvres. »

« En tant que première institution de financement du développement dans le monde, la Banque mondiale a investi en moyenne 6 milliards de dollars par an dans le développement et la résilience des villes du monde entier », rappelle Sameh Wahba, directeur pour le développement urbain, le développement territorial et la gestion des risques de catastrophe à la Banque mondiale. « Plus que jamais, la Banque mondiale se mobilise pour aider les pays à satisfaire les demandes critiques d’urbanisation et rendre les villes et les communautés inclusives, résilientes, productives et viables pour tous. ». Quelles sont les solutions ?

Trois axes clés, une multiplicité de solutions

Lors du prochain Forum urbain mondial, la Banque mondiale défendra trois propositions clés (a) indispensables à la réussite du Nouveau programme pour les villes :

  1. Assurer le financement du programme
  2. Promouvoir le développement territorial
  3. Renforcer la résilience des villes au changement climatique et aux catastrophes naturelles

La Banque présentera également le fruit de ses dernières recherches et les mesures innovantes qui contribuent efficacement à la lutte contre l’extrême pauvreté et à la promotion d’une prospérité partagée dans les villes du monde entier.

Financer le Nouveau programme pour les villes

Entre 4 500 et 5 400 milliards de dollars sont nécessaires pour combler le déficit de financement des infrastructures urbaines dans le monde. L’aide publique au développement ne peut apporter que 3 % de ces montants. Ce qui signifie que les villes doivent augmenter le financement municipal et chercher des solutions pour renforcer le financement des infrastructures urbaines.

La Banque mondiale aide les villes et les gouvernements nationaux à déployer le cadre financier requis pour attirer des investissements et assurer ce faisant leur croissance durable. Voici quelques exemples :

  • En Afrique de l’Est, le portefeuille opérationnel de la Banque mondiale atteint pratiquement 1 milliard de dollars pour des projets urbains centrés sur l’optimisation des performances financières et institutionnelles en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie.
  • À Casablanca (Maroc), un prêt de la Banque mondiale de 172 millions d’euros vise à renforcer les capacités d’investissement de la ville en améliorant le système de gestion des recettes municipales et en attirant des investissements privés dans les infrastructures et les services par le biais de partenariats public-privé.
  • Johannesburg et Medellin font partie des villes ayant sollicité le soutien de la Banque mondiale pour étendre leurs sources de revenu à l’aide d’une panoplie d’instruments d’optimisation de la valeur foncière et d’octroi de financements sur la base du foncier, ce qui a permis de mobiliser davantage de capitaux privés et d’accroître le rendement social, économique et budgétaire des investissements publics des villes.
  • L’Initiative de la Banque mondiale pour améliorer la solvabilité des villes (CCI) (a) cherche à renforcer les résultats financiers des autorités locales et à les préparer à recourir aux places financières nationales et régionales sans disposer de garantie souveraine. Plus de 600 responsables municipaux de 240 villes dans 25 pays ont déjà été formés.

Promouvoir le développement territorial

La moitié de la production mondiale se concentre sur 1,5 % seulement de la planète. Des écarts profonds et tenaces entre les régions qui s’en sortent bien et les autres aggravent les inégalités et les souffrances humaines et, en attisant les mécontentements, perturbent le développement. Il faut de toute urgence installer une croissance économique durable et sans exclus dans ces territoires et espaces urbains en retard.

Le développement territorial permet justement de comprendre que les villes ne sont pas des entités fonctionnant en vase clos et que c’est la connectivité entre elles qui permet d’accélérer la croissance et de rapprocher les individus des emplois de qualité.

  • Le rapport de la Banque mondiale East Asia and Pacific Cities: Expanding Opportunities for the Urban Poor (a) incite les villes de la région Asie de l’Est et Pacifique à assurer une croissance urbaine équitable à travers une approche multidimensionnelle de l’urbanisme tenant compte de l’inclusion économique, spatiale et sociale afin de stimuler la croissance et réduire la pauvreté.
  • Le rapport Ouvrir les villes africaines au monde rappelle que les investissements massifs dans les infrastructures et la réforme des marchés fonciers sont deux facteurs clés pour améliorer les conditions de vie des habitants et l’environnement opérationnel des entreprises dans les villes d’Afrique et, partant, accélérer la croissance économique, créer des emplois et renforcer la compétitivité des villes.
  • Au Kenya, le nord du pays n’a pratiquement pas profité de la hausse générale des niveaux de vie. La Banque mondiale est en train de lancer un programme de développement multisectoriel (a) pour mettre en place des projets dans les transports, l’eau, l’énergie, l’agriculture, les moyens de subsistance et la protection sociale afin de relier cette région aux marchés nationaux et internationaux.
  • En Colombie, le gouvernement national a défendu un éventail de réformes institutionnelles et politiques en appui au processus de paix. Bénéficiant du soutien de la Banque mondiale, ces efforts visent à renforcer les institutions chargées de la gestion foncière et de l’aménagement du territoire mais aussi à améliorer la gestion financière à l’échelon infranational et à établir des priorités pour les investissements.

Renforcer la résilience aux catastrophes naturelles et au changement climatique

Avec l’urbanisation, l’exposition et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles augmentent. Plus de 90 % des centres urbains étant installés dans une zone côtière, le changement climatique fait planer des menaces grandissantes, entre ouragans, inondations et autres phénomènes naturels dévastateurs.

Ces dernières années, la Banque mondiale est intervenue aux côtés de plus de 7 000 villes dans 130 pays et a investi plus de 7 milliards de dollars au cours de l’exercice 2017 dans la gestion des risques de catastrophe, engageant par ailleurs plus de 50 milliards de dollars dans quelque 900 projets en appui à des actions climatiques.

Source : W Bank

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