La pratique des soldes en Algérie est toute récente. Il y a 6 ou 7 ans, les Algériens ne connaissaient pas cette pratique, ni les commerçants d’ailleurs. C’est pourquoi beaucoup d’Algériens ne savent pas que les soldes sont réglementés et que les commerçants doivent avoir l’autorisation de la direction de commerce de chaque Wilaya », a déclaré M. Hacen Menouar, Président de l’Association El Aman de protection des consommateurs.
Il a ajouté que «malheureusement il y a beaucoup d’anomalies et d’arnaques concernant cette pratique. Les consommateurs, avec leur naïveté, ne savent pas que les soldes ne sont ni une liquidation, ni une vente promotionnelle », poursuivant « pour cette année, les Algériens attendaient beaucoup plus les soldes, à cause de la crise économique et financière qui a fait que le pouvoir d’achat a dégringolé et les citoyens pensaient faire des affaires. Mais malheureusement, les soldes n’ont touché que certains articles que les consommateurs ne trouvent pas ».
En effet, lors de notre virée à Alger centre, artère commerciale qui ne désemplit pas tout au long de l’année, nous avons constaté l’affluence de clients dans les différents magasins et les remises proposées vont de 10% à 60% dans certaines boutiques.
M. Menouar a dénoncé la pratique de certains commerçants qui «soldent des articles invendus de l’année passée ou des articles déclassés, alors que la réglementation stipule qu’on ne doit solder que les articles qui ont moins de trois mois dans le magasin », ajoutant « les commerçants affichent à l’extérieur des soldes allant jusqu’à 70%, mais à l’intérieur on trouve seulement 1 ou 2 articles soldés à 70% ».
Il a soulevé le problème lié à l’affichage, en indiquant que « la réglementation exige des commerçants d’indiquer, pour chaque article soldé, l’ancien prix et le nouveau prix, avec le taux de réduction. Mais tous les commerçants ne le font pas ».
Pou rappel, la période des soldes a débuté le 18 janvier jusqu’au 28 février à Alger. « Nous avons commencé les soldes à partir de la deuxième semaine et le nombre de clients a augmenté », a indiqué un commerçant à Alger centre.
Les Algériens sont partagés sur cette pratique. En effet, certains attendent la période des soldes pour renouveler leur garde-robe et d’autres limitent leurs achats à 1 ou 2 articles. Ils trouvent également que malgré les soldes, certains articles restent chers, comme les articles de marque.
L’enseigne Addidas propose un sweatshirt à capuche à 5.400 contre 7.500 et des baskets à 6.800 contre 11.900. L’enseigne Reebok propose des remises sur des sweatshirts de 20% à 40% et sur des chaussures de sport de 30% à 60% en fonction du modèle. Ainsi, elle affiche des baskets à 6.800 contre 12.600 et des sweats à 5.800 contre 8.500. L’enseigne Nike affiche des chaussures de sport à 15.800 contre 23.900.
Même les produits cosmétiques et les vêtements pour enfants ne sont pas épargnés par les soldes, tout est fait pour appâter le client.