Le marché des équipements et services destinés aux collectivités (hôtels, cantines scolaires, hôtels…etc.), équipement de boulangerie et pâtisserie, grandes cuisines, restauration, froid industriel…etc.), est dominé par les importations, en dépit de l’existence d’une production locale et de qualité. C’est du moins ce que nous avons constaté lors de la douzième édition du Salon International des Equipements et Services (SIEL 2018) qui se déroule à la SAFEX d’Alger jusqu’au 30 janvier.
M. Abdelkrim Mehdaoui, le PDG de l’ESTEP (EST Equipements Professionnels), une filiale du groupe Elec El Djazair, entreprise publique spécialisée dans la fabrication, maintenance et commercialisation des équipements de collectivités, a estimé que «bien que ce secteur n’est pas concerné par les restrictions des importations, le marché n’est pas régularisé», en expliquant qu’«il n’y a pas de statistiques sûres dans ce secteur pour déterminer le taux des importations et le taux de la production locale, ce qui paralyse les producteurs nationaux, qui produisent avec prudence pour ne pas risquer de voir leurs produits invendus».
Malgré que le nombre des entreprises activant actuellement dans ce secteur est réduit et qui tourne autour de cinq, la préférence nationale de 25% pour les entreprises nationales, selon plusieurs opérateurs, n’est pas respectée par les institutions étatiques même si, elle est incluse dans le cahier des charges. «A Annaba, la rénovation de quatre hôtels publics a été confiée à des entreprises étrangères, qui ont fait appel à des fournisseurs de leurs pays d’origine pour les équipements hôteliers, ce qui pénalise les entreprises locales, malgré la qualité des produits locaux».
«Il faut que la construction et l’équipements soient séparés dans le cahier des charges», ont-ils plaidé. «Il y a eu dernièrement un appel d’offres pour l’équipement de 25 boulangeries destinée s’élevant à 200 millions de Dinars, et le marché a été cédé à un importateur qui est classé derrière moi des moins disant», a déploré un opérateur ayant requis l’anonymat.
Pour sa part, M. Nabil Nait Abderrahmane, Directeur Commercial de IMB Industrie, spécialisée dans la fabrication de l’équipement de grandes cuisines avec un taux d’intégration de 70% et une production annuelle estimée à 400 millions de DA, a dénoncé une concurrence déloyale dans ce marché, surtout avec la contrefaçon.
«Nous chez IMB, on fait de la qualité une exigence, nous dépensons de l’argent pour fabriquer des produits de qualité à l’exemple d’un six feux sur four que nous vendons en hors taxe à 400 000 DA, et il y a des entreprises qui importent du matériel bas de gamme de Chine et qui le cèdent à seulement 160 000 DA», a-t-il expliqué.