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L’euro grimpe face à un dollar affaibli, le marché scrute la BCE

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L’euro grimpait toujours jeudi face à un dollar affaibli par des propos du secrétaire américain au Trésor la veille, dans un marché attendant la décision monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Ce matin l’euro valait 1,2423 dollar, contre 1,2407 dollar mercredi. Il est même monté à 1,2459 dollar, son niveau le plus élevé depuis mi-décembre 2014.

La monnaie unique européenne se stabilisait face à la devise japonaise, à 135,46 yens pour un euro contre 135,53 yens mercredi soir.

Le billet vert perdait du terrain face à la monnaie nipponne, à 109,04 yens pour un dollar – tombant même vers 06H25 GMT à 108,74 yens, son niveau le plus faible en quatre mois et demi – contre 109,24 yens la veille au soir.

Le billet vert continuait de se déprécier jeudi, dans un mouvement alimenté par « les inquiétudes accrues sur un glissement vers plus de protectionnisme de la politique économique (des États-Unis) sous l’administration Trump et son désir de voir un dollar plus faible », a commenté Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Lors de son intervention mercredi au Forum économique mondial de Davos, Steven Mnuchin a affirmé qu’un « dollar plus faible » était « bon » pour les États-Unis puisqu’il favorisait le commerce extérieur américain, faisant voler en éclat le discours en vigueur depuis plusieurs décennies qui assure qu’un dollar fort est dans l’intérêt du pays. Il a par la suite souligné que les Etats-Unis n’étaient « pas préoccupés à court terme » par le niveau faible du dollar. Ces propos ont provoqué une dégringolade du billet vert face aux autres grandes devises mondiales.

Dans ce contexte, les investisseurs attendaient l’intervention prévue vendredi du président américain Donald Trump au Forum de Davos.

Mais auparavant, les cambistes vont se concentrer jeudi sur la décision de politique monétaire de la BCE et surtout sur les commentaires de son président Mario Draghi. « La BCE ne va clairement pas relever ses taux d’intérêt jeudi mais les perspectives de l’euro dépendent de ce que le responsable italien aura à dire sur la direction que pourrait prendre la politique monétaire de la banque centrale », a relevé Konstantinos Anthis, analyste chez ADS Securities.

« M. Draghi n’a pas d’autre choix que d’exprimer ses inquiétudes vis-à-vis de l’appréciation de l’euro puis de réitérer que la BCE n’a pas pour projet de relever ses taux d’intérêt avant la fin de son programme de rachats d’actifs » mais il pourrait aussi opter pour un discours justifiant en partie la hausse des cours par la bonne performance de l’économie de la zone euro, a prévenu M. Anthis.

« Le rythme de la croissance en zone euro et l’absence de risques à l’horizon renforcent la perspective d’un renforcement de la monnaie unique et la seule chose qui pourrait l’arrêter est la BCE », si M. Draghi cherche dans son discours à décourager les investisseurs d’acheter de l’euro, a poursuivi M. Anthis.

Et surtout, après les commentaires de Steven Mnuchin, certains observateurs se demandaient si M. Draghi allait évoquer la faiblesse du dollar, voire le spectre d’une nouvelle guerre des monnaies dans laquelle les États et banques centrales cherchent à affaiblir leur monnaie afin d’améliorer leur balance commerciale.

Afp

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