« 28 projets de recherche à impact socio-économique dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique viennent d’être financés à la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique et un programme national de recherche sera dédié à la sécurité énergétique, notamment une Conférence sur le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique», a déclaré ce jeudi, M. Noureddine Yassaa, Directeur du Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER), lors de la Conférence internationale sur l’efficacité énergétique et l’éco-construction en Algérie organisée hier par OXXO et le CDER à l’hôtel El Aurassi d’Alger.
M. Yassaa a indiqué que « l’efficacité énergétique se place aujourd’hui au cœur de la politique énergétique de l’Algérie. Dans sa stratégie de transition énergétique, le gouvernement algérien a choisi de fixer un objectif national de réduction de la consommation et de développer les énergies propres et renouvelables. Cette stratégie se décline à travers un programme national d’efficacité énergétique et un programme de développement des énergies renouvelables», ajoutant « ces deux programmes permettront à l’Algérie de passer à un modèle économique sobre en ressources et en carbone, tout en sécurisant notre indépendance énergétique».
Il a rappelé que «sur les 28 projets retenus, nous sommes en train de réaliser un quartier intelligent pour combiner l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Nous avons aussi lancé un projet pour introduire des biomatériaux recyclables », ajoutant « l’objectif principal de cette conférence est d’initier une discussion autour de l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment et les opportunités d’intégrer le renouvelable dans un nouveau concept de consommation qui permet au citoyen de produire sa propre énergie ».
De son côté, M. Tahar Moussaoui, Chef du Département Bâtiment à l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie (APRUE), a indiqué que «le programme national de l’efficacité énergétique a été adopté en 2015, avec un objectif de réduire graduellement la croissance de la demande énergétique et de donner une visibilité aux investisseurs potentiels en créant un marché de l’efficacité énergétique par l’introduction de PME ».
Il a souligné que « les résultats attendus de ce programme à l’horizon 2030-2035, un investissement d’environ 300 milliards de DA, dont 54% sont des apports de l’Etat. Le résultat attendu en termes d’économie globale d’énergie est de 63 millions tonnes équivalent pétrole (TEP), la création de 120.000 emplois ».
Il a rappelé le souhait du gouvernement « de convertir 500 mille véhicules au GPL et 1.000 bus et véhicules au GNC d’ici 2021, ce qui permettra ne économie d’énergie de 5 millions de TEP », ajoutant « secteur des ménages représente environ 43% de la consommation énergétique, le secteur de l’industrie 21% et le transport environ 36%».
Dans le cadre du programme national de l’efficacité énergétique, plusieurs secteurs sont concernés, notamment le bâtiment, avec un objectif « d’isoler 2.500 équivalent logements par an. L’apport de l’Etat sera de 80% du surcoût induit par l’isolation, en espérant à l’horizon 2030 une économie d’énergie 40.000 TEP. L’objectif est de développer l’industrie locale, favoriser l’utilisation de matériaux locaux et mobiliser les acteurs du bâtiment», a-t-il indiqué.
Il a rappelé que « la consommation de l’énergie est très importante en milieu urbain, notamment l’éclairage public », en rappelant que « le parc national de l’éclairage public avoisine les 5 millions d’unités, avec une progression de 100.000 points lumineux annuellement ».
M. Imessad Khaled, Maitre de recherche au CDER, a indiqué que « la consommation énergétique en Algérie ne cesse d’augmenter et chaque année, avec une progression de 10% par an à horizon 2030-2035, toute notre production en hydrocarbures va à peine subvenir à notre propre consommation »
Il a rappelé que « le pic de consommation en 2017 était de 5.900 mégawatt. Il dépasse actuellement 13.500 mégawatt », ajoutant « le gouvernement algérien a pris conscience de la situation, il a décidé de lancer le programme national de développement des énergies renouvelables qui vise à produire 22.000 mégawatt d’électricité issue des énergies renouvelables. La première étape du programme vise à produire 4.000 mégawatt à horizon 2020. Sur les 4.000 mégawatt, on a produit 353 mégawatt ».
Il a souligné que « le programme nationale de l’efficacité énergétique vise trois secteurs stratégiques qui sont le bâtiment, le transport et l’industrie. L’objectif du programme est de baisser cette tendance haussière de la consommation interne et d’avoir une économie globale de consommation d’énergie qui avoisine 60 millions TEP d’ci 2030 ».
« Cette surconsommation énergétique est liée à une explosion du parc immobilier algérien qui était estimé en 1999 à environ 5,8 millions de logent et actuellement il dépasse les 8 millions de logements », a-t-il relevé.
De son côté, M. Amine Akbi, économiste et chercheur au CDER, a indiqué que «toute réduction de la consommation énergétique permettra de réduire le coût total des subventions er d’accroitre la capacité d’exportation et les revenus », en donnant un exemple « une réduction de 10% de la consommation pendant un an, aurait permis d’économiser 3 milliards M3 de gaz, ce qui représente un tiers de la consommation des ménages et 8% de hausse des exportations ».
Mme. Maissa Hawasli, directrice marketing cez OXXO, a rappelé que « Présente en Algérie depuis 2014, Oxxo dispose d’un site de production avec une capacité annuelle de plus 2,1 millions d’unités, soit 400.000 logements équipés ».