Alors que les stocks de pétrole sont en hausse, les ministres de l’OPEP ont indiqué, lors de la réunion du comité de surveillance qu’ils ne prévoyaient aucun changement à leur accord de réduction de production, malgré la récente hausse des prix, a rapporté le site spécialisé Platts.
La hausse rapide des prix de pétrole, dépassant les 70$/ baril, soit une hausse de 10% depuis la réunion de l’OPEP novembre « était inattendue », a déclaré samedi le ministre nigérian du Pétrole, Emmanuel Kachikwu, lors d’un forum sur l’énergie du Conseil de l’Atlantique à Abou Dhabi, selon la même source.
L’OPEP vise désormais à « essayer de protéger les niveaux de prix actuels, bien que l’objectif principal soit de favoriser l’équilibre entre encourager les entreprises à investir dans le développement pétrolier, sans affaiblir la croissance économique mondiale », a-t-il ajouté.
A ce propos, M. kachikwu a indiqué qu’ « il est favorable à aucune action du comité de surveillance » qui se réunira à Oman pour examiner l’accord et évaluer les conditions du marché.
Et d’ajouter « en ce moment, les fondamentaux sont toujours les mêmes. Nous ne devrions pas devenir trop optimistes ou excités, les choses peuvent changer du jour au lendemain », selon la même source.
De son côté, le ministre de l’Energie des Emirats Arabes Unis, Suhail al-Mazrouei, a souligné que « les stocks sont encore supérieurs de 100 millions de barils à la moyenne des cinq ans et le marché se corrige toujours», a rapporté le site Platts.
« Je m’attends à maintenir le cap », a déclaré Mazrouei, qui assume la présidence tournante de l’OPEP cette année, ajoutant que « nous nous rencontrerons à Oman la semaine prochaine et je ne m’attends pas à ce que nous fassions quelques changements en se basant sur une semaine ou d’un mois de données », selon le même site.
« Mais les prix du pétrole tournent autour de leurs plus hauts niveaux en trois ans, et le nombre de plates-formes pétrolières américaines a augmenté de 10 à 752 la semaine dernière, soit la plus forte hausse depuis juin », selon Baker Hughes, une entreprise pétrolière américaine.
A ce propos, L’Agence américaine d’Information sur l’énergie (EIA) prévoit que « la production américaine atteindrait en moyenne 10,3 millions de b / j cette année, soit une révision à la hausse de 400 000 b / j par rapport à la projection de décembre ».
Par ailleurs, des facteurs géopolitiques favorisent cette hausse rapide des prix. En effet, l’Iran est confronté aux perspectives de nouvelles sanctions américaines sur son secteur pétrolier et la baisse de la production au Venezuela en raison d’une grave crise économique et de la mauvaise gestion de la compagnie pétrolière publique PDVSA.
Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, a déclaré que « la demande de brut pour 2018 pourrait être encore plus forte. Cela permettrait de répondre à toute croissance de l’offre américaine de schiste, tout en maintenant les prix élevés ».
Pour rappel, l’accord de l’OPEP et des 10 pays non membres de l’OPEP menés par la Russie avait pour objectif de réduire la production de 1,8 million de b / j d’ici la fin de 2018, afin de stabiliser les prix.
