Hier en fin de journée l’euro valait 1,2030 dollar, contre 1,1948 dollar mercredi et 1,1936 dollar mardi soir. La monnaie unique européenne gagnait également du terrain face à la devise japonaise, à 133,87 yens pour un euro contre 133,15 yens la veille. Le billet vert baissait face à la monnaie nipponne, à 111,29 yens pour un dollar contre 111,44 yens mercredi soir.
Les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, tenue les 13 et 14 décembre dernier, « suggèrent que ses responsables pourraient bientôt réviser leurs prévisions à la hausse au vu de la solidité croissante de l’économie », a indiqué Joe Manimbo de Western Union.
Pour les investisseurs pariant sur une progression de l’euro, ces commentaires « représentent une très bonne nouvelle car ils renforcent les arguments en faveur d’un resserrement monétaire dès cette année et l’idée que la BCE pourrait remonter ses taux directeurs plus rapidement qu’initialement prévu », a-t-il ajouté.
Le compte-rendu a en effet montré que si l’économie de la zone euro continue de croître et que l’inflation continue de se diriger vers le niveau cible de 2%, le Conseil des gouverneurs pourrait « réviser tôt » en 2018 les éléments de langage liés à sa position et ses attentes en matière de politique monétaire. « C’est une surprise positive pour l’euro dans la mesure où les marchés pensaient que toute révision de la politique monétaire serait annoncée à une date bien plus proche de la fin du programme d’achat d’actifs de la BCE, en septembre 2018 », a aussi souligné Nick Bennenbroek de Wells Fargo.
La ligne répétée par le président de la BCE, Mario Draghi, est actuellement que la banque centrale ne relèvera pas ses taux avant fin 2018. De son côté, le dollar restait affecté par son parcours en montagnes russes de mercredi, déclenché par un article de l’agence de presse Bloomberg selon lequel Pékin s’apprêterait à ralentir le rythme de ses achats de dette américaine voire à y mettre un terme.
Une telle perspective avait aussitôt ébranlé Wall Street, agité les marchés obligataires et fait trébucher le dollar, car la Chine est avec le Japon l’un des deux principaux détenteurs de dette américaine. Mais la Chine a démenti jeudi ces informations. « Pour le moment, il semble que les nouvelles en provenance de Chine sont plus motivées par un aspect politique et un message indirect au président américain Donald Trump qui réfléchirait à des sanctions commerciales contre le pays », a expliqué Hussein Sayed, analyste chez FXTM.
Jeudi, le billet vert souffrait aussi de l’annonce d’une baisse inattendue, pour la première fois en 16 mois, des prix à la production aux États-Unis en décembre. Les cambistes se tournaient désormais vers les données sur l’inflation en décembre, qui sont d’autant plus scrutées que la faiblesse de l’inflation continue d’être un casse-tête pour la Réserve fédérale et freine toute velléité d’accélération du resserrement monétaire aux États-Unis.
Afp