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L’impact des restrictions des importations sur le marché noir de la devise

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Pour faire face à la baisse drastique des réserves de change et à une facture d’importation toujours en constante augmentation, le gouvernent a décidé, dans une première phase d’imposer des licences d’importation sur une centaine de produits. Toutefois, cette décision, prise à l’évidence sans aucune réflexion en amont, n’a pas enraillé une demande de plus en plus en hausse des produits importés. Conséquence, une nouvelle décision consistant à supprimer les importations de 851 produits pour booster la production nationale.

Cependant, cette situation ubuesque n’a pas empêché certains opérateurs économiques à faire appel au marché parallèle de la devise. La matière première étant importée. Sans oublier que le manque laissé par ces interdictions va encore mettre la pression sur ce marché informel.

Selon, Souhil Meddah, financier et directeur général du cabinet RMG Consulting, a indiqué que « je constate une corrélation directe entre le marché parallèle de la devise et le secteur marchand, qu’il soit officiel ou informel, car nous avons une liste de produits interdits à l’importation, les fameuses 851 postions, qui vont vite basculées à travers une demande toujours persistante vers le marché »

En ajoutant que « le consommateur cherchera toujours le même produit, cela poussera certains acteurs à effectuer des transactions de petite quantité en faisant appel au marché parallèle de la devise qui, lui-même, alimente une population libre dans ses transactions ».

Il a évoqué un autre aspect lié aux opérations de domiciliation qui sont attachées à la valeur de l’importation, précisant que «  cela pousse certains acteurs à sous-évaluer leurs opérations en termes de prix, notamment celles soumises à une taxation douanière élevée, et de compenser par la suite la différence via  la marché informel ».

Il a fait savoir que « si on touche aux importations, d’autres segments et mécanismes seront immédiatement actionnés par les importateurs, car le marché parallèle est là pour compenser une demande que les pouvoirs publics n’arrivent pas à maitriser ».

Interrogé sur une hausse des cours de l’euro sur le marché noir et son impact sur l’économie, M. Meddah a rappelé qu’« Il faut tenir compte du pouvoir d’achat s’il  pourra supporter une hausse brutale des cours », poursuivant « je ne pense pas que la monnaie européenne va dépasser le seuil des 207 ou 208 DA. Sur un plan technique, le cours de l’euro est déjà surévalué sur le marché parallèle qui est très sollicité parce que c’est un marché très flexible. Alors que le taux de change fixé par la Banque d’Algérie est relativement linaire dans ses mouvements, depuis la fameuse dévaluation de 20%, décidée en août 2015 ».

Pour M. Meddah, « les taux sur le marché parallèle sont fixés en multipliant le cours officiel par les 30% de droits de douanes, la moyenne la plus élevée, et par la TVA. A partir de là, c’est la loi  de l’offre et de la demande qui décidera de la hausse ou de la baisse des cours ».

De son côté, M. Mourad El Besseghi, expert financier, constate une corrélation entre la suppression des importations et le marché informel de la devise. « Nous allons assister avec ces restrictions à un développement du marché parallèle qui est inversement proportionnel par rapport aux importations, à savoir, plus nous soumettons les produits aux licences, plus le marché informel de la devise augmente, parce que les trabendistes opèrent sur ce marché ».

Il a précisé que «le marché noir de la devise est le véritable marché, alors que le marché officiel est un marché administré. Mais les deux marchés réagissent au cours entre le dollar et l’euro, et ces réajustements entre ces deux devises ont un impact sur notre monnaie ».

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