Réagissant à la réunion entre L’UGTA et le patronat pour évaluer le pacte économique et social et entrevoir la dynamisation du partenariat public privé (PPP), le professeur Abderrahmane Mebtoul estime que le partenariat public-privé a besoin d’un cadre juridique clair et surtout d’une vision stratégique qui fait cruellement défaut.
« Il y a une totale confusion entre deux concepts, celui de la privatisation qui est la cession partielle ou totale d’une entreprise publique en fonctionnement et la démonopolisation qui est l’encouragement du secteur privé à investir dans des créneaux noueux afin de favoriser un environnement concurrentiel », estime-t-il.
Notre interlocuteur considère que d’une manière générale, les PPP présentent un certain nombre d’avantages qui peuvent leur permettre d’optimiser le rapport coûts-résultats de l’intervention du secteur public dans le cadre des projets d’infrastructure, facilitent et encouragent la mise en œuvre des projets dans les délais et dans les limites du budget.
Mais afin d’éviter les dépassements, de s’assurer que le partenaire privé livre et à exploite les actifs du projet dans les délais, cela suppose, selon lui, la maîtrise des coûts est souvent et une meilleure gouvernance.
En d’autres termes, MMebtoul dira que le secteur public doit être en mesure de s’assurer que le prix qu’il paie au partenaire privé au titre des investissements et des risques liés au projet correspond à un bon usage de l’argent des contribuables ce qui n’est pas le cas souvent en Algérie où les surcouts surtout dans les infrastructures pouvant varier entre 10 à 30% par rapport aux standards internationaux sont voilés par des transferts via la rente des hydrocarbures.
Aussi, des dispositions légales et réglementaires doivent être prises ou adaptées pour permettre un développement harmonieux de ces opérations, selon lui, dans le respect des spécificités des opérations de partenariat public-privé notamment dans la loi sur les marchés publics.
« Pour l’Algérie, force est de constater que le tissu économique du secteur privé constituée à plus de 97% d’entreprises de types familiales peu initiés au management stratégique en majorité des TPE rendent difficiles ce genre de partenariat », ajoutera le professeur.
Le PPP peut devenir un outil de financement alternatif, pour l’accélération et la multiplication des investissements d’infrastructures, l’amélioration de la qualité du service public, l’optimisation des coûts et délais de réalisation ainsi que le transfert du savoir-faire.
D’où l’urgence de la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel clair pour une meilleure conduite des projets, impliquant le secteur privé dans toutes les étapes de préparation et de maturation des projets publics objets de PPP, tout en optant, dans une première étape, pour les petits projets pilotes et rentables afin de pouvoir mobiliser les financements nécessaires.