En matière de financement non conventionnel, le ministre des finances, Abderrahamane Raouia, a indiqué, ce dimanche, que « les besoins en financements pour fin 2017 sont de 570 milliards de dinars, et de 1800 milliards de dinars pour 2018, ceci étant, nous n’avons pas commencé à imprimer cet argent ».
Dans ce sens, le ministre a précisé que « le recours au financement non conventionnel, intervient dans une conjoncture particulière, marquée sur le plan interne, par les pressions financières incessantes, et sur le plan externe, par l’absence d’équilibre du marché pétrolier ».
« Le déficit du Trésor connaitra une tendance baissière de 2344 milliards de dinars en 2016 à 1963 milliards de dinars en 2018 puis à 55 milliards de dinars seulement en 2020 », a indiqué M. Raouia à la presse, en marge de la présentation du texte du projet de loi de Finances 2018 (PLF) devant le Conseil de la nation.
Et d’ajouter « le déficit du Trésor sera totalement couvert par le recours au financement non conventionnel et aux surplus de la valeur qui seront versés dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR). Avec un léger déficit prévu en 2020, le Trésor pourrait ne pas recourir à aucun financement, prévoit le premier responsable du secteur ».
Mesures pour améliorer les recettes
Concernant les mesures contenues dans le PLF 2018 visant à améliorer les recettes de l’Etat, le ministre a indiqué qu’ « une taxe additive sera instituée sur les produits de tabac destinés à la consommation en Algérie estimée à 11 da/boite ».
Le texte inclut une proposition pour l’augmentation des taxes sur les produits pétroliers, l’institution d’une contribution de solidarité en matière d’opérations d’imports prélevée par les douanes au profit de la Caisse Nationale des retraites (CNR), l’élargissement de l’imposition des plus values y compris sur les résidences principales, à l’exception des résidences collectives constituant l’unique propriété et résidence principale.
Concernant la réévaluation des projets d’équipement public, le ministre avait rappelé la prise ces dernières années, de mesures ayant permis de réduire les opérations de réévaluation, souligne le rapport, ajoutant que ces efforts se poursuivent.
Par ailleurs, M.Raouia a tenu à préciser que la hausse des prix des produits de consommation n’était aucunement liée à l’opération de tirage de billets de banque dans le cadre du financement non conventionnel, qui n’a d’ailleurs pas commencé.
« Cette hausse est le résultat peut être de dépassements de la part de certains commerçants », a souligné le ministre, exhortant les services de contrôle à assumer leur rôle dans ce domaine.
Raouia a précisé que la conjoncture exige un niveau acceptable de croissance pour garantir une prise en charge adéquate de la demande sociale et la création de suffisamment d’opportunités de travail et assurer un service public.
Recul de l’inflation
Les fondamentaux de l’économie nationale jusqu’à la fin aout 2017 consistent en une hausse des prix du pétrole algérien avec une moyenne de 50,6 USD/baril, une amélioration relative des exportations des hydrocarbures à hauteur de 21,3 milliards de dollars et un léger recul des importations de marchandises entrainant un ralentissement du déficit de la balance commerciale passant de 11,4 milliards dollars à 7,1 milliards de dollars, fin août 2017, a poursuivi le ministre.
Un ralentissement de l’inflation a également été enregistré, passant à 5,7% à la fin août 2017 contre 6,5 % durant le même mois de l’année 2016, a-t-il ajouté.
Concernant le déficit budgétaire, le ministre a fait état d’une baisse, fin juin 2017, à près de 380 milliards DA contre 1969 milliards DA fin juin 2016, et ce sous l’effet combiné de la hausse des recettes budgétaire et la baisse des dépenses.