ans le sillage de la présentation du plan d’action du gouvernement Ouyahia, il est indéniable, que les deux mois écoulés, ont été très riches en rebondissements, et ont imposé à la scène économique, un bras de fer des plus poignants entre les nouvelles orientations politico-économiques basées essentiellement sur l’introduction du financement non conventionnel, en vue de réduire le déficit budgétaire, et les partis d’opposition, les experts , et la vox populi.
Hormis, les dossiers brûlants déjà déposés sur la table de négociations, tel que l’industrie automobile, et l’établissement de son cahier des charges, l’absence de l’appel d’offre pour le fameux méga projet de 4050MW, tombé aux oubliettes, la lutte interminable pour la réduction du taux de chômage, des importations, du recul de la valeur du dinar, et l’inflation. La scène économique, s’est vu happée par deux orientations ; celle de la planche à billet et du PLF2018.
Entre la présentation du plan d’action du gouvernement Ouyahia, et l’université du FCE
Chronologiquement, tout a débuté après l’éviction de l’ex-premier Abdelmadjid Tebbounne, et son cheval de bataille, représenté par le principe de séparation de l’argent du pouvoir. Très vite les choses se sont mises en place pour présenter aux algériens un nouveau plan d’action, et une nouvelle loi de finances, le ton était donné, l’ère de l’austérité et des grandes annonces est arrivé. Nous apprenons dans la foulée, que le fonds de régulation des recettes, a fondu complètement, le solde des réserves de changes est tombé jusqu’à 97 milliards de dollars, et que nous devons recourir à la planche à billet, à hauteur de 2965 milliards de dinars jusqu’à 2019.
Dans ce sens, l’université du FCE qui avait réuni huit ministres, en plus du premier ministre, avait également réunis tous les arguments de ces nouvelles orientations. Et pour cause, chacun à leur tour, ont exposé leurs perspectives et solutions à apporter aux problèmes de leur département, mettant en exergue, l’incapacité de financement, et l’importance d’entrée en jeu, des partenariats Public /Privé, pour relancer l’économie nationale. Une prestation magistrale du besoin incontournable de recours au financement non conventionnel. Les annonces y étaient, on en peut plus clair, celle du premier ministre Ahmed Ouyahia, les a hautement résumés, dans son fameux, « aidez nous, nous vous aiderons ».
Loi de finances 2018 : la bataille des parlementaires
A cela s’est enchainé, la bataille parlementaire pour l’adoption du projet de loi de finances 2018, opposant les partis de la majorité et ceux de l’opposition, sur un terrain jonché de bonnes intentions, mais miné par les contradictions béantes, et les annonces d’un futur économique virtuellement positif, basé sur un hypothétique retour à l’équilibre de tous les indicateurs macro-économiques, sur une période de trois ans, soit de 2017 à 2020. C’est du moins ce qui est prévu par la LF 2018 adopté par la majorité à l’APN, en matière du déficit du budget de l’Etat, de la réduction des importations, de la fiscalité ordinaire, du déficit commercial, de la concrétisation des grands projets, du développement des énergies renouvelables, de la sous-traitance, et de l’investissement en générale, et des IDE.
Aux yeux des observateurs, la contestation parait légitime, du fait que devant toutes ces préavisons, il n’en demeure as moins, que la LF 2018, se base d’abord sur une augmentation significative de 60% du Budget d’équipement, contre la diminution de celui du fonctionnement de presque tous les secteurs, d’une part. D’autre part, ils considèrent, que sans le secret espoir de voir les prix du baril augmenter et revenir à ce qu’ils étaient avant la crise, le gouvernement n’aurait jamais pu annoncer de telles améliorations, et de surcroit sur trois ans uniquement.
Ceci étant, après des jours de débats, la LF 2018 fut finalement adoptée sans grande surprise, avec tout ce que cela avait imposé comme contestation et résistances, avec en prime, un bémol à la Trafalgar, représenté par l’annulation de l’impôt sur la fortune, après son adoption, et ce malgré les répercussions négatives et le manque à gagner sur les revenus de la fiscalité, qui en découleront.
L’enjeu des élections locales
Suite à quoi, les élections locales ont apporté leurs lot d’effervescence sur la scène économique, puisqu’en dehors des habituelles querelles partisanes, de la course traditionnelle des deux partis forts, le FLN et le RND, et l’emblématique interrogation sur le taux d’absenterions. Le vrai enjeu demeure, le passage de la gestion des collectivités locales de l’ère de l’administratif à celui de l’entreprise. En clair, contre plus de prérogatives, les élus doivent créer de la richesse, des recettes, et ne plus attendre les subventions de l’Etat, pour couvrir les dépenses de leurs circonscriptions. Un défi hautement conditionné par la libération du foncier industriel, et l’allègement des procédures administratives et bancaires, sans parler des nouvelles niches financières qu’il va falloir ou trouver ou créer.
Par ailleurs, l’autre enjeu capital adossé à ces élections locales, est sans conteste, l’attente de prés de la moitié de la population, des réformes profondes annoncées par le gouvernement. Car, en dehors, de ce qui précède, sur le terrain, positivement rien n’a bougé. Les affres de la bureaucratie et de la corruption minent tous les secteurs, l’inflation, l’effondrement du pouvoir d’achat, et le chômage se traduisent quotidiennement, par le pouvoir imposé des lobbys, par l’incapacité des pouvoirs publics à éradiquer l’informel et la spéculation, et par l’inextricable situation de mépris que subit le salarié…. le vrai contribuable.