« Avant on ne parlait pas d’identité numérique, mais d’identifiant numérique employé souvent entre spécialistes. Aujourd’hui, l’identité numérique se décline sous deux aspects : l’aspect administratif comme le registre de commerce électronique ou le passeport biométrique qui sont des actes administratifs et formels. On parle aujourd’hui de traces qui sont des informations que nous laissons d’une manière toute à fait informelle en consultant des sites sur internet », a précisé Mme. Hind Benmiloud, avocate spécialiste des TIC, lors des Matinales du CARE organisées ce dimanche sous le thème « l’identité numérique pour la promotion de l’économie numérique » à l’hôtel Sofitel d’Alger.
Elle a rappelé qu’« en droit algérien, il n’y a pas de texte spécifique qui définit l’identité numérique. On parle de biométrie qui est l’ensemble des caractéristiques biologiques d’un individu, ce qui n’est pas véritablement définit dans le texte », ajoutant « tant que nous n’avons pas un texte spécifique de protection des données personnelles, la biométrie posera des problèmes de confidentialité et de sécurité ».
Pour M. Karim Charfaoui, Directeur Général de Divona, un fournisseur d’accès internet, « l’identité numérique se construit par le lien naissant de l’interaction entre un individu et une entité virtuelle. Elle se construit également à fur et à mesure que nous laissons sur internet », poursuivant « avant pour les opérateurs, l’identification numérique consistait à identifier l’individu qui se connecte pour lui donner accès aux services demandés, mais aujourd’hui le l’opérateur donne plutôt accès à un contenu qui ne lui appartient pas, d’où la question liée à une preuve d’identité ».
Il a indiqué que « le problème d’identité ou d’identification numérique en Algérie peut bloquer ou arrêter l’économie numérique », citant l’exemple de l’entreprise Icosnet qui a lancé l’application Vazii. Mais cette application a été arrêtée pour faute d’identification des abonnés.
De son côté, M. Jamel Zerouk, Directeur de la division des opérations et de certification à HB Technology, a énuméré les activités concernées par la protection de l’identité numérique, en citant les télécommunications, les activités bancaires et les activités d’identification. « Ces trois activités sont gérées par des normes de sécurité très strictes, notamment dans leur aspect physique », a-t-il souligné.
« Le ministère de l’Intérieur a mis en place le numéro d’identification nationale (NIN) qui sera généralisé et indexé sur les autres numéros d’identifications, ce qui permettra aux différentes administrations d’avoir accès aux dossiers des citoyens », a indiqué M. Abderrezak Henni, ancien Secrétaire Général du ministère de la formation et de l’enseignement professionnel, ajoutant « ce numéro sera attribué à tous les algériens d’ici 2019 ». Il a évoqué le projet de l’e-commune qui « sera mis en œuvre dès janvier 2018 au niveau d’Alger centre».