Accueilla deuxElections locales : Les huit leçons à tirer, selon Mebtoul

Elections locales : Les huit leçons à tirer, selon Mebtoul

Date:

- Advertisement -

Les résultats des élections locales du 23 novembre continuent de susciter la réaction des spécialistes, même les professeurs universitaires. Pour le Professeur Abderrahmane Mebtoul, il y a huit leçons à tirer de ce rendez-vous électoral. Premièrement selon lui, le scrutin s’est déroulé d’une manière générale dans le calme, excepté quelques cas isolés.

« Il  faut reconnaitre une meilleure participation  tant par rapport aux élections locales passées  que des législatives du 04 mai 2017, les citoyens ayant certainement été plus attentifs aux personnalités locales qu’ils connaissent », commente-t-il.

Ensuite, cela peut être pour lui une indication pour l’élection présidentielle d’avril 2019. MMebtoul estime que « nous avons une bonne tenue du parti du FLN première force politique qui devance  le  RND avec un score honorable, 152 élus APC et  184 élus APW, une percée d’un jeune  parti le Front Elmoustakbel  et une régression  des partis dits islamiques ».

Troisièmement, ajoute-t-il, pour la seconde  fois dans l’histoire du pays, les corps constitués et notamment l’ANP qui avaient  été pris pour cible, par certains partis  affirmant à tord ou à raison à la presse et à la télévision, information reprise par les médias internationaux, qu’ils auraient contribué au bourrage des urnes ont voté en dehors des casernes afin  de préserver cette institution stratégique des remous politiques, tout en reconnaissant à ses membres le droit de voter librement.

« Du fait du mode de scrutin, éliminant les petits partis, il serait souhaitable une dose de proportionnelle. Avec ce mode de scrutin depuis des décennies nous avons des résultats qui ne reflètent pas le poids réel, donnant la même composante politique depuis des années ce qui ne  traduit pas la réalité sociale », indique MMebtoul qui précise comme cinquième leçon, que « nous avons assisté à une campagne électorale terne avec des promesses sans lendemain sachant que l’élu local n’a aucun pouvoir de décision.

Cela traduit, selon lui, une démobilisation importante de la population, plus accentuée pour la jeunesse traduisant le manque de confiance entre l’Etat et le citoyen. Et le grand problème est comment rétablir cette confiance. « D’où l’urgence de revoir les codes de wilayas afin d’impliquer et de responsabiliser les élus locaux par une  réelle décentralisation et  globalement le fonctionnement tant du système politique et économique que le fonctionnement du système partisan. En effet, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l’occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l’État », explique-t-il.

Comme sixième leçon à retenir, MMebtoul parle d’exigence d’un niveau intellectuel et surtout moral de ceux qui auront à légiférer et à gérer des communes. Pourquoi pas du fait du faible niveau, à l’avenir  exiger  un minimum de cursus universitaire et que tout condamné par la justice ne soit pas éligible, propose-t-il.

Ensuite, pour lui, il s ‘agit de réorganiser sur des fondements démocratiques la société civile en  mettant  en place des réseaux intermédiaires efficaces entre l’Etat et le citoyen renvoyant d’ailleurs à une réelle décentralisation sur le plan politique et à un changement de cap de la politique économique. Huitièmement, si l’on soustrait au taux de participation officiel, précise-t-il, l’important nombre de bulletins nuls, le taux de participation avoisine moins de 35%.

Un taux à méditer par le pouvoir politique encore que cela n’est pas propre à l’Algérie, de  par le monde les citoyens tendant à de désintéresser  de la politique,  avec de fort taux d’abstention.

En résumé après ces élections, M.Mebtoul estime que le citoyen et le pouvoir sont à nouveau confrontés à la dure réalité économique et sociale. « Évitons l’euphorie tout en évitant le dénigrement gratuit. Un changement  dans la trajectoire  de la politique socio-économique  et un large front pour mobiliser la population algérienne sont  urgents face aux inévitables tensions budgétaires entre 2017/2020 », conclu-t-il.

- Advertisement -
Articles associés

Derniers articles