Accueiléconomie numériqueBlade, la start-up pressée qui veut mettre l'ordinateur dans le nuage

Blade, la start-up pressée qui veut mettre l’ordinateur dans le nuage

Date:

- Advertisement -

Remplacer les ordinateurs vite obsolètes par la puissance de l’informatique dans le nuage: tel est le projet de la start-up française Blade, qui se lance dans un déploiement accéléré et affiche des ambitions mondiales.

Le principe repose sur le « cloud computing » -des services informatiques dématérialisés en ligne- et doit permettre aux utilisateurs, via un abonnement mensuel, de disposer d’un ordinateur virtuel, le « Shadow », sur tous ses terminaux, avec les meilleures performances disponibles sur le marché.

Blade s’est d’abord adressée aux « gamers », les passionnés de jeux vidéo, qui ont besoin de machines puissantes pour jouer en ligne sans temps de latence. Mais son objectif est de convaincre aussi les professionnels: designers, architectes ou retoucheurs photo, et enfin le grand public.

« A plus long terme, on veut remplacer tous les ordinateurs: il y a 270 millions d’ordinateurs dans le monde, on veut démontrer qu’ils utilisent une technologie surannée, deviennent rapidement obsolètes (…) et qu’on ne peut les utiliser que quand on est à côté », annonce Emmanuel Freund, l’un des cofondateurs (photo)

« On pense que cette technologie est ancienne et on montre avec Shadow que l’ordinateur du futur, c’est maintenant », explique-t-il à l’AFP.

L’idée est d’avoir accès à un ordinateur puissant -interface, fichiers ou jeux- depuis n’importe quel endroit doté d’une bonne connexion, à partir d’un boîtier fourni, mais aussi d’une tablette, d’une télévision connectée, d’un Mac ou d’un PC même vieillissant, ou bientôt d’un téléphone portable, et, assurent ses concepteurs, en toute sécurité.

La start-up compte aujourd’hui 5.000 clients, des « happy few » qui ont eu accès à « Shadow » et payent une trentaine d’euros par mois, après s’être inscrits sur liste d’attente.

Elle va lancer une nouvelle offre lancée fin novembre qui fournira un ordinateur virtuel bien plus puissant et vise 100.000 utilisateurs dès l’an prochain. Si pour les plus exigeants le stockage de 256 gigaoctets n’est sans doute pas suffisant, Blade promet de fournir bientôt des capacités supplémentaires en option.

Le service sera disponible d’abord en France, puis en Belgique et Suisse avant la fin de l’année, et en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Etats-Unis l’an prochain.

Blade veut aussi élargir son marché au-delà des clients équipés de la fibre à tous ceux disposant d’une bonne connexion ADSL.

L’ordinateur dans le cloud a longtemps été un projet qui relevait plus de la science-fiction que de la réalité, même si les offres de « cloud gaming », les jeux vidéo en ligne, commencent à se démocratiser comme avec PlayStation Now de Sony.

La start-up, créée en 2015 par Emmanuel Freund, Stéphane Heliot, Acher Criou et Yann Dirson, dit ne pas vouloir perdre de temps afin de conserver son « avance technologique ».

« Quand on a commencé, on était six personnes dans un garage de 20 mètres carrés (…) avec des ordinateurs par terre », raconte Emmanuel Freund, un ancien chercheur en mathématiques et en informatique, qui a vendu sa précédente société Isidor au groupe suédois Doro.

Blade est passée de 17 collaborateurs l’an dernier à 70 aujourd’hui, a emménagé dans des nouveaux locaux au « Silicon Sentier », le quartier des start-up branchées de Paris, et vient d’ouvrir un bureau à Palo Alto, dans la Silicon Valley en Californie.

Elle a déjà réuni trois levées de fonds, dont un dernier de 51 millions d’euros en juin, pour financer son expansion.

L’entreprise pourrait avoir besoin d’un nouveau tour de financement d’ici un an, selon Emmanuel Freund, qui n’exclut pas une entrée en Bourse. Mais « aucun intérêt » à vendre maintenant: « On a tous envie de montrer qu’on peut créer une boîte de la taille des grands GAFAM » (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), les géants américains de l’internet, assure-t-il.

Et il imagine déjà « un monde avec des écrans partout, sur ses vêtements, ses fenêtres, sa voiture », alimentés par l’informatique dans le cloud.

Afp

- Advertisement -
Articles associés

Derniers articles