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Janet Yellen, la première femme à avoir dirigé la Fed quittera à l’expiration de son mandat de présidente

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Janet Yellen, qui quittera la banque centrale américaine (Fed) en février, restera la première femme à avoir dirigé l’institution financière la plus puissante de la planète mais pour seulement quatre ans.

Ecartée par Donald Trump au terme de son premier mandat de présidente, elle a fait savoir lundi qu’elle ne conserverait pas son poste de gouverneur, comme elle était en droit de le faire, jusqu’en 2024.

A 71 ans, Janet Louise Yellen, qui avait été nommée à la tête de la Fed en 2014 par Barack Obama, part sur un bilan très favorable. Chômage à 4,1%, croissance à 3%, l’économie américaine semble bien sortie de la crise qui l’avait frappée, avec le reste du monde, en 2008.

Après sept ans de politique monétaire à taux zéro initiée par son prédécesseur Ben Bernanke, elle a progressivement relevé les taux d’intérêt, par trois fois depuis l’élection de Donald Trump.

Le président républicain l’avait accusée pendant la campagne électorale de maintenir artificiellement les taux à zéro pour favoriser le camp démocrate. Mais dès son élection, il avait adopté un ton beaucoup plus aimable, reconnaissant ses compétences et louant même ses qualités « impressionnantes ». Il n’a toutefois pas été jusqu’à la reconduire, lui préférant le républicain Jerome Powell, lui-même déjà gouverneur. Janet Yellen a donc décidé en retour de quitter la banque centrale où elle a passé la plus grande partie de sa carrière.

Cette passionnée d’économie (elle est titulaire d’un doctorat de Yale University et ancienne professeur à Harvard) est entrée à la Fed par la petite porte en 1977 au sein des effectifs de chercheurs économistes. Elle y restera deux ans. C’est là qu’elle rencontre son mari, George Akerlof, futur prix Nobel d’économie.

Après cette première expérience à la Fed, elle va enseigner, notamment à l’Université de Californie (ouest) à Berkeley, jusqu’à ce que le président démocrate Bill Clinton la rappelle pour être une des gouverneurs de la Fed en 1994.

Au sein du Comité monétaire (FOMC), elle votera parfois contre les décisions du tout puissant président de la Fed d’alors, Alan Greenspan.

En 1997, elle prend la tête du Cercle des conseillers économiques de Bill Clinton jusqu’en 1999 avant de revenir à la Réserve fédérale en 2004 en tant que présidente de l’antenne régionale de San Francisco.

Certains lui reprocheront de n’avoir pas su, à l’époque, tirer la sonnette d’alarme sur la bulle immobilière. « Avions-nous une compréhension totale des défaillances du système de titrisation et de la façon dont cela allait affecter le système financier tout entier ? Non », a-t-elle reconnu plus tard devant le Congrès. Elle avait toutefois été une des premières parmi les dirigeants de la Fed à diagnostiquer dès 2007 « un étranglement du crédit » et la possibilité d’une « récession ».

En 2010, elle devient numéro deux la banque centrale et supervise, dans l’ombre de Ben Bernanke, le plus vaste plan de soutien monétaire de l’Histoire.

Petite (1,61 m), cette femme affable au visage encadré d’un casque de cheveux blancs, n’a jamais perdu son sang-froid et toujours répondu de manière égale aux attaques des parlementaires républicains au Congrès.

Mais elle n’a pas non plus hésité à monter au créneau pour défendre l’indépendance de la Fed et mettre en garde contre les conséquences des projets de relance budgétaire de Donald Trump sur les déficits budgétaires. Elle s’est aussi souvent inquiétée du creusement des inégalités aux Etats-Unis. « Vous mettez votre nez dans des affaires qui ne vous regardent pas! », s’est-elle ainsi entendu dire par un représentant républicain.

Elle a aussi pris la défense des mesures de régulation financière mises en place après la crise de 2008 et que l’administration Trump entend démanteler.

Née le 13 août 1946, Janet Yellen a grandi dans une famille juive new-yorkaise. Elle dispose avec son mari d’une fortune évaluée à entre 5 et 13 millions de dollars, selon des données fédérales qui donnent seulement une fourchette d’estimation. Parmi ses actifs figure une collection de timbres d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de dollars qu’elle tient de sa mère.

Afp

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