La campagne électorale pour les élections locales prévues jeudi prochain 23 novembre 2017, arrive aujourd’hui (dimanche) à son terme, après trois semaines de tournées et meetings tenus à travers tout le territoire national par les différentes formations politiques ainsi que les candidats indépendants
Au-delà de la question, si la campagne électorale a produit les effets attendus dans la mobilisation des Algériens qu’il faut convaincre d’aller voter. Ce que l’on retiendra de cette campagne est sans aucun doute, les dérives des candidats des différentes formations politiques en compétition (50 partis), à titre d’exemple, le phénomène de l’affichage sauvage qui revient avec la même intensité que les précédents scrutins et à fortiori lors des législatives du 04 mai dernier.
Les affiches se trouvent partout, sur les façades des immeubles, les portes, les rideaux de magasins, les panneaux de signalisation routière, les mosquées et les écoles, les autobus, voire même sur des bacs à ordures…etc. En revanche, elles sont moins présentes sur les espaces qui leur ont été légalement réservés. Et même, les réseaux sociaux et l’internet sont devenus l’arme de guerre de ces partis, qui ont fait appel à toute leur imagination loin d’être créatrice, et souvent tournée en dérision par les internautes algériens. Il y a également, le phénomène des candidats aux visages masqués, qui a refait surface.
L’affichage électoral, pourtant bien réglementé, n’obéit à aucune règle. Dans certains cas, il prend l’allure de dépassement ou même d’une agression, notamment quand les gens trouvent les portes de leurs maisons et de leur magasin totalement couverts par des affiches électorales, et même les boîtes aux lettres des citoyens à l’intérieur des bâtiments où ils résident, ne sont pas épargnées.
Pour rappel, Abdelwahab Derbal, président de la Haute Instance Indépendante de Surveillance des Élections (HIISE), interpellé dès le début de la campagne électorale, a déploré «l’attitude des candidats et des partis qui n’ont pas respecté les lieux réservés à l’affichage». Il a indiqué que «les services relevant de son instance ont adressé près de 300 notifications aux formations politiques et aux autorités en charge de l’organisation des élections, représentée par les walis notamment, pour remédier à la situation et appliquer les lois régissant la campagne électorale».
Concernant le degré de température de ces trois semaines de campagne. La première avait paru, de l’avis de tous les observateurs mal préparée, ce qui a laissé place à un début timoré. La deuxième et la troisième semaine ont attiré l’attention, non pas par leur originalité, mais par les différents dépassements enregistrés à travers plusieurs localités, comme les deux partis RND et FFS de Tizi-Ouzou, qui ont vu trois de leurs permanences électorales dans la wilaya, saccagées. Des faits, qui donnent à s’interroger sérieusement sur le déroulement des opérations de vote.
Côté discours, c’est la question de la décentralisation, de la gestion participative de la commune et des prérogatives élargies des élus locaux qui reviennent souvent dans les discours et les interventions des chefs politiques. Mais aussi, la crise économique sur laquelle la majorité des partis se sont dit prêts à engager le débat.
Cependant, les partis politiques durant cette campagne n’ont rien affiché de nouveau. Les deux frères ennemis à savoir le FLN et le RND ont engagé un véritable bras de fer et chacun d’eux veut rafler le maximum de sièges et d’avoir le dernier mot afin de contrôler les communes.
Mais les résultats aux yeux des observateurs sont connus d’avance, même si, les partis s’attellent à croire que, les élections locales sont différentes des autres rendez-vous électoraux. Les deux ténors de la politique sont bien partis pour régner en maîtres encore cette fois-ci sur les communes après s’être partagés le gâteau de l’élection législative. Il est également, utile de noter que, même la HIISE n’est pas arrivée à imposer ses règles de contrôleur des élections, et ce, après son premier test lors des législatives de mai dernier.