Les pharmaciens se retrouvent de nouveau en difficulté. La raison, c’est la publication de deux arrêtés concernant le remboursement des médicaments au journal officiel. Réagissant à cette situation, le syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) dénonce le fait que la sécurité sociale prend toujours ce genre de décisions sans en informer au préalables les malades, leurs associations, ou le corps médical dans son ensemble.
« On se retrouve tous toujours devant des situations du fait accompli, des situations qui risquent de provoquer de graves complications chez les malades chroniques », indique le Snapo dans un communiqué qui explique le cas Aspegic 100 MG poudre buvable, médicament indispensable pour de nombreux malades chroniques, qui se retrouve du jour au lendemain, interdit de remboursement pour ces malades.
Le remboursement est désormais réservé uniquement aux enfants de 03 mois à 07 ans, explique le Snapo qui ajoute que « les malades chroniques doivent se rabattre sur la forme « comprimé » qui existe sur la nomenclature sous différentes marques mais qui n’est pas du tout disponible depuis plusieurs mois ». « La seule marque disponible en très petite quantité et chez très peu de grossistes c’est « Aspegic 100 » des laboratoires Beker, mais qualifiée de grande rupture » explique le Snapo.
Le syndicat regrette également le fait que l’ Aspegic sachet 100 et son déremboursement va mettre les pharmaciens d’officine conventionnés en position très difficile, car aucun travail d’information, aucune communication, aucune sensibilisation n’a été faite en direction des assurés malades chroniques ni en direction des médecins et des spécialistes qui suivent ces malades.
« Le pharmacien se trouvera en position de refus de vente et la colère des malades va se déverser que contre celui qui est en face d’eux, celui qui refuse de leur donner leur médicament, le pharmacien », ajoute le Snapo dans son communiqué.
Le syndicat précise que même lorsque le médecin prescrit l’aspegic sachet, et même lorsque le pharmacien dispose de la forme comprimé, le pharmacien n’aura même pas le droit de substitution, vu que ce n’est pas la même forme.
« L’arrêté du 29 aout 2017 (publié au JO n° 63 du 29 octobre 2017,) qui porte sur les médicaments remboursables, contient de rares nouveautés, il comprend une liste de 42 DCI, dont 22 contiennent de nouvelles conditions de remboursement, c’est dire que le remboursement est encore soumis a de nouvelles restrictions, et que la plus part des produits ne peuvent être remboursées que sur accord médical ou dans certaines pathologies bien précises », précise-t-on.
Aussi, selon la même source, des produits de cette liste sont tout simplement de la production nationale, déjà commercialisés depuis plusieurs mois, mais ce n’est que maintenant qu’ils vont commencer à être remboursés.
