Le ministre irakien du Pétrole, Jabbar al-Louaïbi, a affirmé lundi vouloir plus que doubler la production de pétrole de Kirkouk, province riche en hydrocarbures tout juste reprise par Bagdad aux Kurdes, pour atteindre 1 million de barils par jour.
Actuellement, la capacité totale de production dans la province septentrionale de Kirkouk est de « 420.000 barils par jour », selon M. Louaïbi. Mais seulement 120.000 barils par jour sont effectivement produits et les exportations sont à l’arrêt.
Lors d’une visite dans les champs pétroliers de cette région que le Kurdistan dispute aux autorités fédérales, M. Louaïbi a estimé que « la priorité est la reprise de l’exportation du pétrole de Kirkouk via l’oléoduc irako-turc dès qu’il sera réhabilité ou remplacé par un nouveau ».
Depuis 2014, dans le chaos créé par la percée du groupe Etat islamique (EI), les Kurdes s’étaient emparé des champs et de l’ensemble des installations pétrolières de Kirkouk après avoir raccordé peu avant un oléoduc vers la Turquie, pour court-circuiter les exportations irakiennes.
L’oléoduc tenu par les autorités centrales à Bagdad était alors déjà hors d’usage. Un plan a été lancé en octobre pour le remettre en état mais les experts estiment que cela pourrait prendre jusqu’à deux ans.
Près d’un mois après la reprise par les troupes fédérales du pétrole et des raffineries de Kirkouk aux Kurdes, il faut « mettre au point un plan pour relancer la production des champs de Kirkouk », dont deux sont encore à l’arrêt, a poursuivi le ministre. Il a également plaidé pour une reprise des exportations.
D’ici là, « 30.000 barils par jour seront acheminés par camion-citerne vers l’Iran », pays voisin de l’Irak, a-t-il indiqué.
A terme, « les champs et les puits de Kirkouk seront rénovés et nous ambitionnons d’atteindre une production de 1 million de barils par jour, nous en sommes sûrs », a martelé le ministre. Pour ce faire, il a évoqué la possibilité d’un contrat avec la compagnie British Petroleum (BP).
Cette visite est la première d’un ministre du Pétrole irakien depuis 2003 dans cette zone, qui n’est pas incluse dans les frontières de la région autonome du Kurdistan irakien mais où les forces kurdes s’étaient déployées au fil des ans.
Afp