Une enquête menée par l’équipe d’Oxford Business Group (OBG) auprès des chefs d’entreprises, afin d’évaluer leur degré de confiance à l’égard du climat d’affaires et de l’évolution des opportunités à court et moyen terme, fait ressortir en substance que « plus des deux tiers des dirigeants d’entreprises algériennes sont susceptibles ou très susceptibles de faire un investissement important au cours des 12 prochains mois ».
Cette première enquête annuelle en Algérie, sur l’environnement des affaires a été présentée hier à l’Hôtel El Djazair, devant un parterre de personnalités et d’officiels « lève le voile, selon ses initiateurs, sur les opportunités d’affaires et les défis que présente la conjoncture économique ». Dan le communiqué qui met en évidence le résultat du rapport d’enquête, on estime que « deux dirigeants d’entreprises sur trois évoquent une hausse des prix du pétrole comme événement extérieur pouvant avoir le plus grand impact sur l’économie algérienne, suivie du protectionnisme commercial (18 %) et de l’instabilité des pays voisins (6 %) ».
Selon le document émis par le cabinet, le monde des affaires algérien est divisé concernant la compétitivité de l’environnement fiscal. Alors que 45 % des dirigeants sondés considèrent que « l’environnement fiscal est compétitif (41 %) ou très compétitif (4 %), 37% le trouvent peu compétitif (34%) ou très peu compétitif (3 %) ».
En poursuivant « à l’égard de la qualité des fournisseurs de biens et services algériens, 30 % des répondants ont déclaré que leur taux de satisfaction était élevé, tandis que 42 % affirment que leur satisfaction était faible et 25 % demeurent neutres. Un fait intéressant à signaler est qu’une proportion plus élevée d’entreprises internationales est insatisfaite de la qualité des fournisseurs de biens et services ».
Selon le Directeur Éditorial Afrique du Nord, Jaime Pérez-Seoane de Zunzunegui, « les résultats de ce premier sondage d’OBG auprès des chefs d’entreprises algériens sont agréablement surprenants. Le fait notamment que plus des deux tiers des PDG disent être susceptibles ou très susceptibles de faire un investissement important au courant des 12 prochains mois démontre un indice de confiance élevé, un pari vers une plus importante diversification. Il y a donc évidemment des aspects positifs et négatifs dans l’environnement d’affaires de l’Algérie. Par exemple, la sur-dépendance au secteur énergétique qui affecte sans aucun doute les recettes publiques et impacte la commande publique ».
Le responsable ajoute que « cependant, sa résilience aux éléments externes peut être utile dans certains cas, car elle permet une croissance relativement soutenue, malgré les aléas de l’économie mondiale ». « Le secteur privé a définitivement pris racine en Algérie au cours des deux dernières décennies, bien qu’il soit encore confronté à certaines contraintes, dont les restrictions sur les importations qui ont clairement affecté sa performance. L’environnement d’affaires algérien n’est pas tout noir ou tout blanc » note-t-il.
En dépit de la crise, l’Algérie dispose encore d’une marge de manœuvre appréciable, due notamment à ses énormes potentialités qui gagneraient à être exploitées au plus vite. Ainsi Mr Pérez-Seoane de Zunzunegui affirme que « malgré sa complexité, des signaux positifs permettent de rester optimistes. L’économie a continué à se consolider et semble vouloir terminer l’année avec force. Alors que le FMI prévoyait une croissance du PIB de 2,3 à 2,7 % en 2017, 66 % des répondants sont optimistes et espèrent que le seuil de 3 % sera dépassé », en arguant que « l’économie algérienne est à la croisée des chemins avec des recettes pétrolières en baisse, des liquidités bancaires réduites et la présence d’un secteur informel persistant. L’Algérie doit moderniser les procédures financières et améliorer le climat d’affaires pour retrouver son attractivité et attirer les investisseurs locaux et étrangers ».