Il y a deux semaines, s’est tenue au Carlton Ritz de Ryad, la capitale de l’Arabie Saoudite, une rencontre au cours de laquelle le gouvernement du royaume a réuni plusieurs gestionnaires de fonds d’investissement, et autres acteurs de l’investissement, dont ceux présents en Afrique, pour leur présenter son fonds souverain.
Le fonds désigné sous l’appellation de Public Investment Fund (PIF) envisage d’être l’un des plus importants au monde, avec un volume des engagements estimé à 400 milliards $ en 2020. Avec cet instrument, l’Arabie Saoudite se positionne pour la première fois en tant qu’investisseur institutionnel international, avec des ambitions qui pourraient s’aligner sur le développement du continent africain.
Elle sera en quête d’opportunités de placement qui peuvent générer des taux de rentabilité situés entre 8% et 9%, un niveau qu’offrent peu de régions. Parallèlement, ce fonds ne souffre pas de l’exigence de rentabilité à court terme. Cela le positionne idéalement pour accompagner un continent, où il est désormais clair que l’investissement de long terme y est plus que nécessaire pour déclencher le véritable développement.
Avec ce fonds, les Saoudiens affichent aussi leur engagement à diversifier leur économie, basée uniquement sur le pétrole. Mais aussi, le royaume semble avoir compris, bien en retard sur d’autres pays du Golfe comme les Emirats Arabe Unis, ou son nouvel ennemi, le Qatar, combien il est important d’être présent en Afrique, tant pour des intérêts économiques que géostratégiques.
Le gain pour le continent africain sera, au-delà du flux supplémentaire d’investissements directs étrangers, d’avoir un nouveau prescripteur de l’investissement. Les fonds souverains ont la réputation d’être bien dirigés et efficaces dans le choix des opportunités. Avec un acteur de poids comme la PIF, l’appétit des autres investisseurs pourrait être conforté.
Ecofin