Le ministre des ressources en eau, Hocine Necib a soulevé ce lundi au forum El Moudjahid le phénomène qui est un « problème très sérieux» selon lui, qui consiste en «le vol de l’eau». «Il y a des voleurs d’eau», a-t-il reconnu, en précisant que «plus de 2004 poursuites judiciaires enregistrées dans le cadre de ce phénomène de vol d’eau». Tout en déplorant le fait qu’«en dépit de tout ce qui a été réalisé comme infrastructures dans le secteur, on se trouve face à un phénomène pareil».
Selon le même responsable «de janvier à fin octobre 2017, 8234 branchements illicites ont été enregistrés, dont 4339 éliminés soit près de 50%», ajoutant que «2700 cas sont devant la justice». Le ministre a précisé que «ces opérations ont permis la récupération de 850 000 m3 cubes d’eau».
Concernant du projet de la police de l’eau, le ministre a estimé que «cet organe aura une mission régalienne». Car selon lui, «comme d’autre secteurs, celui de l’eau, est l’un des domaines où doit s’exercer l’autorité publique».
30% des eaux perdues à cause des fuites dans les réseaux
A propos de la rénovation du réseau d’alimentation en eau, M. Necib a estimé que «c’est un grand chantier», en indiquant que «2000 kms sont rénovés chaque année, et 17 wilayas sont en chantiers de rénovation». Tout en précisant que «nous avons perdu 30% des eaux à cause des fuites dans les réseaux, ce qui l’équivalent de la production annuelle de deux barrages, causées essentiellement par l’ancien réseau qui a été réalisé par les communes et qui ne réponde pas aux normes», a-t-il estimé.
Selon lui, «avec les travaux de rénovation, nous avons tracé comme objectif de réduire ce taux à 20% de fuites à l’horizon 2020».
Su le plan des interventions des agents de l’ADE, M. Necib a souligné que «nous ne sommes pas performant. Normalement, le délai de réparation d’une fuite est de 24H maximum, mais, chez nous, cela peut prendre entre 3 à 5 jours».
Dans ce sens, le ministre a relevé un dysfonctionnement structurel au niveau de l’ADE, en avançant que «la société compte 32 000 employés, et seulement 8% sont sur le terrain». D’où la nécessité selon lui de «reconvertir les employés en leur dispensant des formations dans le secteur». Il a relevé également «un déficit d’agents de l’ADE au niveau de chaque wilaya qui est d’une moyenne de 03, d’où le besoin d’agréer des PME pour leur donner des marchés au niveau local».
L’ADE détient 46 milliards DA de créances auprès de es clients
Concernant les créances de l’ADE, M. Necib les a estimées à «46 milliards DA, héritées des communes et des établissements régionaux après la création de l’société».
Précisant que «31 milliards DA sont des créances fraîches et dont l’opération de recouvrement est en bonne voie, en ce qui concerne les créances des citoyens, il y a des zones où il y a 100% de recouvrement», selon le ministre qui a appelé les différents responsables des secteurs publics concernés, pour intervenir dans l’opération de recouvrement de ces créances», car, pour lui, «l’ADE a besoin de cet argent pour fonctionner et satisfaire à ses engagements».
S’agissant des coupures d’eau, le ministre a signalé qu’ «il y en a, mais, c’est l’ultime recours». «Le rééchelonnement de ces créances, a permis de mettre à l’aise les citoyens pour qu’ils règlent leur factures de la manière la plus équitable».
