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Faute de convaincre : Ouyahia fait du forcing et nage à contre-courant

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Depuis plus de trois ans et demi, et en dépit de toutes les rencontres  organisées pour trouver les solutions à la crise financière qui frappe le pays, les résultats sur le terrain ne sont pas probants.

Du fait que le fonds de régulation des recettes a fini par fondre dans un bouquet d’annonces faussement prometteuses, le déséquilibre de la balance de paiements n’a pas été évité, et dans l’absence d’une vision et d’une stratégie économique à long terme, le gouvernement ne voit que la planche à billet pour éviter au pays de se retrouver en cessation de paiement à court terme.

Dés son annonce, le recours au financement non conventionnel, a provoqué une tempête de contestations aussi bien au sein de l’opposition que parmi les spécialistes de l’économie et de la finance.

Et pour cause, lors de sa présentation par le premier ministre, le plan d’action du gouvernement, s’est articulé essentiellement autour de cette orientation, considérée par Ouyahia comme la solution ultime au déséquilibre budgétaire.

Faute de convaincre, le premier ministre n’a eu que le forcing comme alternative pour faire passer cette pilule avec l’appui de la majorité parlementaire, actionner la planche à billets, demeure pour les algériens synonyme d’inflation et de baisse du niveau de vie.

Tant et si bien, qu’Ouyahia ,  n’a  pas manqué de transformer toutes les tribunes qui s’offraient à lui, en plaidoyer pour légitimer  cette mesure , qu’il pressente comme salvatrice , au point de menacer les salaires des fonctionnaires, et de la comparer à une perfusion  nécessaire pour éviter « l’arrêt cardiaque ». A l’image de l’université du FCE, ou presque tous les ministres présents, ont exposé le besoin de financement que ressent leur secteur, une façon indirecte de donner à cette orientation un aspect de nécessité et d’urgence.

Or, il va sans dire, que pour recourir à ce type de financement, il est impératif d’avoir une contre-partie économique et industrielle réalisable à court terme. Au même titre qu’il est connu que la conséquence la plus importante est l’inflation, car augmenter la masse de la monnaie en circulation, n’aboutirait qu’à en diminuer la valeur, d’où la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat.

La planche à billet et le marché pétrolier

Pour  l’économiste M’Hamed Hamidouche « toute la stratégie  ne dépend actuellement, ni du plan d’action d’Ouayahia, ni de la transition économique, ni du manque de productivité, le tout est relié étroitement à la fluctuation des prix du pétrole. Dans ce sens, je prévois une hausse du prix du baril en 2018 à 75 dollars, on dépassera les 80 dollars en 2019, et 2020 on va aller vers une crise du pétrole, car la demande sera supérieure à l‘offre, c’est pour cela que je dis que le gouvernement Ouyahia jouit d’une grande chance pour les trois années à venir ».

Et d’ajouter «il faut savoir qu’en production de pétrole de schiste américain, 2 millions de barils ont été éliminés du marché, ce qui veut dire que nous nous dirigeons vers l’équilibre. D’autant plus que les risques d’événements géopolitiques affaiblissant l’offre sont bien présents, à l’exemple, de la situation actuelle au Kurdistan, qui abrite les oléoducs de l’Irak et de l’Arabie Saoudite , et qui pourrait se détériorer du jour au lendemain, ou la plainte que veut appliquer le président américain, Donald Trump, sur l’Iran qui produit prés de 4 million de barils/jour, à la suite d’une sanction, ce sera une production en moins sur le marché , à même de hisser le prix du baril à 100 dollars en 24heures. A cela s’ajoute également la situation du plus grand champ pétrolifère en Arabie Saoudite, qui se trouve dans une zone chiite, enclin à un grand conflit actuellement.

Par ailleurs,  pour la plupart des experts, et selon les prévisions contenues dans le projet de loi de finances 2018, l’année prochaine  sera celle des grands équilibres, et surtout du redémarrage de l’activité économique mondiale annoncée par le FMI et la banque mondiale qui  prévoient respectivement un niveau de croissance de l’ordre de 3,6% et 2,9%.

Le plus grand obstacle, c’est le temps

Pour les observateurs, le constat négatif se fait déjà sentir, à travers, la flambée de l’euro sur le marché parallèle, une nouvelle remontée de la vague des harragas,  les différentes marches effectuées notamment en Kabylie, pour dénoncer la cherté de la vie , et l’absence de perspectives pour les jeunes, qui à l’image des milliers qui se sont regroupé devant le IFA pour une bourse d’étudiant  en France.

Ceci, étant, demeure la grande interrogation. Est-ce que  le plan d’action d’Ouayhia arrivera t il à opérer toutes les reformes sectorielles annoncées, d’actionner les leviers économiques nécessaire pour passer à une économie hors hydrocarbure, et d’assainir tous les déficits,  en un laps de temps de deux ans et demi ? Sachant que c’est exactement ce que prévoient les experts en matière de durée de  préservation des réserves de change. Ou sommes-nous encore dans l’attentisme, et la poursuite de résultats chimériques, qui ont couté au pays la gravité de la situation actuelle du pays, suspendu, apparemment au seul espoir de voir les prédictions des experts de réaliser ?

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