Selon le Comité d’initiative pour le suivi de l’intégration, qui regroupe patronat et syndicats sénégalais, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO pourrait détruire « des pans entiers » du secteur productif au Sénégal.
Le 27 octobre, le nouveau Comité d’initiative pour le suivi de l’intégration (CISI), qui regroupe organisations patronales et professionnelles, syndicats de travailleurs, ainsi que des éléments de la société civile sénégalaise, a organisé une conférence pour avertir des « conséquences négatives » d’une adhésion du Maroc à la CEDEAO.
Selon le président du CISI, Diallo Kane, « la CEDEAO manque de compétences pour négocier ses accords alors que le Maroc a les meilleurs experts dans les négociations commerciales et économiques, ce qui n’augure rien de bon pour le secteur privé de la zone ».
Tout en envisageant une coopération renforcée avec le royaume, il estime néanmoins qu’une adhésion du Maroc pourrait générer des « relations déséquilibrées ». Diallo Kane craint de voir le Maroc « étouffer » l’économie des pays de la zone en « détruisant des pans entiers » du secteur productif.
Le directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal est allé dans le même sens, en déclarant que « le Maroc avec la compétitivité de ses marchandises qui n’est pas comparable à celle des pays de la CEDEAO viendra inonder le marché sénégalais avec ses produits et aucun secteur ne sera épargné« . « L’agriculture au sens large, l’industrie, l’artisanat, le commerce, les services ainsi que les bâtiments et travaux publics » devraient être les secteurs les plus impactés selon le CISI.
Une étude du CISI qui devrait être rendue publique le 2 novembre prochain montre que « l’agriculture au sens large, l’industrie, l’artisanat, le commerce, les services ainsi que les bâtiments et travaux publics figurent parmi les secteurs qui seront les plus impactés« .
Le CISI n’est pas la première organisation au sein d’un pays membre de la CEDEAO à s’opposer à la demande d’adhésion marocaine. Au mois de septembre, l’association des industriels nigérians (MAN) avait exhorté le gouvernement nigérian à « s’opposer avec véhémence cette adhésion, car elle signifierait la perte des secteurs productifs de l’économie » nigériane.
Pour rappel, le Maroc a obtenu un accord de principe quant à sa demande d’adhésion à la CEDEAO lors du dernier sommet de l’organisation au mois de juin. Cet accord pourrait permettre au royaume d’adhérer à la communauté ouest-africaine lors de son prochain sommet, au mois de décembre à Lomé au Togo.
Ecofin