Le secteur bancaire en Algérie reste bien capitalisé malgré la baisse des prix de pétrole, a indiqué mardi le Fonds monétaire international (FMI) mettant en exergue la résilience du secteur financier face au choc pétrolier.
Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP), présenté à Dubaï, le FMI a souligné le maintien de la résilience financière en Algérie face à la chute des prix des hydrocarbures et la bonne tenue du secteur bancaire.
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« Les banques dans la région du Conseil de coopération du Golfe et en Algérie restent bien capitalisées, avec des ratios de fonds propres généralement bien supérieurs au minimum réglementaire, et rentables », a noté le Fonds dans ce rapport.
L’institution de Bretton Woods a, toutefois, averti les pays de la région contre la hausse des prêts improductifs et le risque de la détérioration des actifs.
Evoquant le renforcement des dispositifs de gestion des liquidités et cadres de politique prudentielle, le FMI a cité l’exemple de la réintroduction d’instruments de refinancement en Algérie.
Par ailleurs, la croissance en Algérie devrait ralentir à 1,5% en 2017, puis baisser à 0,8% en 2018, sous l’effet de la compression projetée des dépenses publiques, avant de se redresser à 2,4% en 2022, selon le FMI.
« En Algérie, le gouvernement a commencé à formuler une vaste stratégie qui modifierait le modèle économique du pays pour l’axer sur une croissance tirée par le secteur privé », a-t-il relevé à ce propos.
Le FMI a constaté que « le rôle du secteur privé en Algérie est encore accru grâce au développement de partenariats public-privé ». C’est le cas aussi de l’Arabie Saoudite, où le secteur privé a enregistré une nette croissance grâce aux programmes de privatisation.
Au plan budgétaire, le prêteur en dernier ressort a souligné que l’Algérie et l’Arabie saoudite ont « annoncé des programmes d’assainissement ambitieux, même si les deux pays pourraient opter pour un ajustement plus progressif à court terme afin de limiter les effets négatifs sur la croissance ».
En Algérie, l’ajustement cible principalement les dépenses, ajoute le Fonds, en indiquant que l’assainissement budgétaire est favorisé par l’amélioration constante des cadres et institutions budgétaires.
Le FMI a noté que « des progrès très notables » sont observés en ce qui concerne l’établissement de cadres budgétaires à moyen terme en Algérie ainsi que dans d’autres pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar.
Dans ces pays exportateurs de pétrole, la faiblesse des cours et l’ajustement budgétaire continuent de peser sur la croissance non pétrolière, tandis que la croissance globale subit aussi les effets de l’accord de réduction de la production de brut impulsé par l’OPEP, a précisé le FMI.