Des grandes mesures sont prises par le gouvernement pour développer la production nationale, des grands investissements s’effectuent dans l’aval, mais peu en amont, ce qui peut mettre en péril l’avenir de la production nationale.
C’est du moins ce qui ressort de l’analyse faite par Nouredine Boudissa, directeur général de l’organisme algérien d’accréditation (Algerac), qui a tracé un tableau noir sur les moyens dont dispose le pays en matière de contrôle de qualité des produits importés ou bien fabriqués localement.
Invité hier au forum du quotidien «EL Chaab», Boudissa a révélé que « notre pays accuse un retard flagrant en matière d’organisme de contrôle de qualité ». « Nous sommes très loin de ce qui se passe dans le monde » a-t-il ajouté. Une situation qui met en péril directement la santé du consommateur. Selon lui, le « peu de laboratoires et d’organismes que nous avons pour le contrôle n’ont pas la possibilité de vérifier la qualité de tout ce qui est importé ou bien commercialisé en Algérie ».
A titre d’exemple, l’invité du forum a cité, les produits alimentaires importés se chiffrent à plusieurs milliards de dollars, or que « aucun laboratoire n’est certifié pour effectuer des contrôles du blé » a-t-il remarqué, « nous ne savons pas si ce blé est un organisme génétiquement modifié (OGM), ce qui est interdit en Algérie » précise encore le DG d’Algerac. La liste est longue, puisque le conférencier a évoqué aussi l’absence totale de laboratoires qui n’ont pas la capacité de contrôler la qualité des pièces de rechanges importées, ou bien le matériel médical, tel que les scanner. Pire encore, il a souligné que le laboratoire de Naftal qui est chargé d’analyser la qualité des lubrifiants importés n’est même pas accrédité chez Algerac, autant d’exemples qui mettent en danger directement la santé du citoyen a-t-il précisé.
Sachant que l’Algérie entrera dans moins de trois ans dans un libre échange avec l’union européenne et autres zones de libres échange, de ce fait, il a précisé qu’il est « impossible de continuer dans cette situation, c’est urgent d’entamer une nouvelle stratégie afin de redresser les tendances en faveur de l’entreprise et le produits algérien ». Pour remédier à cette situation, il a plaidé pour le développement de l’infrastructure de qualité en mettant en place « un règlement technique national » qui définira les normes et labels algériens. Or que cette évolution ne passera pas qu’avec « l’amélioration de la métrologie en Algérie » a-t-il souligné. Car à l’ère actuelle, et malgré la nouvelle loi sur la métrologie adoptée depuis quelques mois, « il demeure beaucoup de lacunes et insuffisances sur le terrain » a-t-il mentionné.
Par ailleurs, il a indiqué que jusqu’à présent il existe 140 laboratoires qui sont en cours de préparation pour acquérir des accréditations. « Au cours de l’année prochaine, il est attendu d’accréditer une trentaine de laboratoires a-t-il estimé. Dans ce sens Boudissa a souhaité «l’obligation d’accréditation des laboratoires » pour permettre une meilleure qualité de contrôle de nos produits, notamment ceux destinés à l’exportation. ,
Toutefois, il est a signalé que Algerac vient d’avoir sont agrément sur le plan international, ce qui permet aux organismes qui veulent des accréditations de leurs part d’avoir des garanties sur le plan mondial.