Le projet de loi de finances PLF 2018, projette des prévisions sur plusieurs paramètres macroéconomiques allant sur une durée de trois ans, jusqu’à 2020. En se basant sur les tendances et perspectives liée à l’évolution du contexte économique national et international, et compte tenu du comportement de l’économie nationale et du marché des hydrocarbures, le ministère des finances a dégagé une multitude de prévisions et ce sur la base de plusieurs grands paramètres économiques.
Ainsi, les autorités financières du pays tablent sur un prix du baril de pétrole qui varie entre 50 dollars en 2018, et 55 dollars pour les deux années à venir. S’agissant du prix de référence de ce dernier, il est toujours basé à 50 dollars le baril. Par ailleurs le taux de change du dinar est estimé à 115 dinars pour un dollar et cela pour les trois années de la prévision. Toutefois, le taux d’inflation prévu se situerait à 5,5% pour l’année prochaine, et connaitra une tendance baissière, en 2019, où il est estimé à 4,0%, et à 3,5% pour l’année d’après.
S’agissant des dépenses publiques, si celles-ci atteindront les 8 627,8 milliards de dinars en 2018, soit une augmentation de 21% par rapport à 2017, elles baisseront de 12% pour l’année d’après, et de 2,6% pour l’an 2020, ou elles s’établiront à 7 568,7 milliards de dinars. Par contre, les recettes fiscales augmenteront de 10% d’une année à une autre, selon les estimations du PLF.
Ainsi compte tenu du niveau des recettes prévues entre 2018 et 2020 et qui évoluera de 10,4% en 2018, et de 4,3% pour l’année suivante et 5,2% pour l’année 2020, le financement du déficit du trésor pour entre 2018 et 2019 serait sous tension malgré le recours au financement non bancaire de près de 150 milliards de dinars pour cette période, ajoutant à cela, les prélèvements du Fonds de régulation des recettes (FRR).
Pour ce qui est de la croissance, le PLF table sur une croissance de 4% en 2018. Une croissance qui augmentera vers les 4,2% l’année suivante, et s’établirait à 4,6% en 2020.
Pour ce qui est des agrégats du commerce extérieur, le document du PLF, prévoit des recettes issues de l’exportation des hydrocarbures qui vont atteindre les 33 milliards de dollars en 2018, et continueront leurs hausses pour 39 milliards en 2019 et 39,6 milliards de dollars pour l’année de 2020. A préciser que ces prévisions sont basées sur les prix du baril, cités ci-dessus.
En ce qui concerne, les importations, le gouvernement à travers les différentes mesures de restrictions des importations, a tracé une trajectoire descendante des importations au profit des produits locaux. De ce fait, il est prévu que les importations baisseront de 43, 6 milliards de dollars en 2018 à 40 milliards de dollars en 2020. Une situation qui maintiendrait toujours le déficit sur la balance de paiement, qui sera de 12,5 milliards de dollars en 2018 et baissera jusqu’à 5 milliards l’année d’après, pour s’établir à uniquement 3,4 milliards en 2020.
Ainsi à première vue pour ces prévisions, nous pouvons facilement déduire que l’Etat comptera toujours durant les trois années à venir sur les recettes des hydrocarbures pour établir son budget, loin des réformes structurelles annoncées par le gouvernement.