Cet entretien, le président de l’Organisation algérienne pour la protection du consommateur (APOCE), nous parle des sujets qu’il a évoqués lors de sa rencontre avec le ministre du Commerce. Mr Zebdi a soumis 15 propositions au ministre essentiellement sur le pouvoir d’achat des consommateurs, sur les subventions des produits et sur l’encouragement de la production nationale. Concernant la flambée des prix des produits de large consommation, Mr Zebdi plaide pour le plafonnement de la marge bénéficiaire.
Algérie-Eco : Le ministre du Commerce vous a reçu dernièrement lors d’une réunion où il a affirmé, la nécessité d’associer les professionnels et les associations dans les démarches visant la protection du consommateur et le maintien du pouvoir d’achat du citoyen. Le ministre a également mis en avant le rôle primordial que jouent ces partenaires dans la protection de l’économie nationale. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette réunion ?
Mustapha Zebdi : C’était une réunion où nous avons saisi l’occasion de transmettre au nouveau ministre du Commerce nos préoccupations et celles des consommateurs. Nous avons soumis 15 propositions sur l’état des lieux des activités commerciales et nous avons également soumis nos revendications essentiellement sur le pouvoir d’achat des consommateurs, sur les subventions des produits et sur l’encouragement de la production nationale. Nous avons également demandé la révision des textes sur la protection du consommateur. Certains chantiers sont mis en place d’autres sont en attente. Et Nous avons trouvé un ministre récepteur
Le seul point de désaccord avec le ministère du Commerce et celui de l’importation des véhicules de moins de trois ans.
Justement l’APOCE a clairement affiché sa position à ce sujet. Qu’attendez-vous du ministère du Commerce.
L’Organisation algérienne pour la protection du consommateur (APOCE), appelle au retour pur et simple de l’importation des véhicules d’occasion. La situation actuelle du marché de l’automobile ne peut rester en l’état. Nous avons toujours revendiqué la levée de cette mesure interdisant aux particuliers algériens d’importer des véhicules d’occasion. Mais avec la pression que vit le marché de l’automobile dans notre pays, nous comptons passer à la vitesse supérieure car le consommateur ne peut plus suivre la flambée des prix que ce soit pour le véhicule neuf ou pour le véhicule d’occasion. Le gouvernement peut, par exemple, autoriser l’importation des véhicules d’occasion pour une période déterminée A notre avis, l’importation des véhicules d’occasion par des particuliers est la seule solution.
Nous avons déjà fait un écrit officiel au Premier ministère pour lui proposer d’adopter cette proposition.», propose-t-il.
J’ai déjà dit auparavant que l’Algérie a besoin entre 400 000 et 500 000 nouveaux véhicules par an. Il faut savoir que malheureusement l’Etat ne peut assurer la disponibilité de la devise pour importer des véhicules neufs et les constructeurs locaux ne peuvent, eux non plus, répondre à toute la demande locale. Donc la solution qui reste est de permettre l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans, voire de moins de 5 ans. Un retour qui pourrait mettre fin à la situation de crise.
Outre le marché des véhicules, tous les produits alimentaires surtout de premières nécessités ne cessent de connaitre des augmentations de prix. Que fait l’APOCE devant cet état de fait où le consommateur se retrouve la victime ?
Cette question aussi nous l’avons abordée avec le ministre du Commerce. Nous avons émit le souhait d’être impliquée dans toutes les décisions qui pourraient être prises pour la défense des droits des consommateurs. Il faut savoir aussi que toutes les associations ont la même position que celle de l’APOCE. Nous avons proposé de plafonner la marge bénéficiaire pour les produits de large consommation, comme les légumes, les fruits saisonniers, la tomate, le café, et céréales. Par exemple pour les fruits et légume, seul l’agriculteur peut définir le prix final.
Il faut savoir également que le fait que la spéculation est connue de tout le monde, mais face à toute l’adresse dont font preuve les maillons de la chaine de commercialisation, il est difficile pour les organismes de contrôle et de répression des fraudes, de passer au volet répressive. Il faut également trouver des mécanismes de transparence capables d’assurer l’affichage du prix réel du produit, ce qui est de nature à empêcher tout malentendu entre le consommateur et le vendeur.
Autre point sensible que je ne voudrai pas faire l’impasse, celui de l’application des textes législatifs concernant le bon de transaction commerciale. Il a été retardé à deux reprises. C’est là que les agriculteurs, les pêcheurs et les artisans seront tenus de présenter le bon de transaction commerciale, tenant lieu de facture. Le texte qui va être imposé aux opérateurs intervenant dans ces secteurs a pour but de garantir la transparence des transactions, connaître les quantités vendues et les prix pratiqués et maîtriser les circuits de commercialisation.
Quel est le programme actuel de l’APOCE ?
L’association a organisé les 17 et 18 octobre un colloque très important à Bouira sur la culture de la consommation. La rencontre a connu la participation de 29 universités et au programme 90 communications sur le sujet. Le colloque a été couronné par des recommandations que l’APOCE tient à adopter et a appliquer sur le terrain.
Autre action prévue, celle des campagnes de sensibilisation dont la plus importante est liée à la sensibilisation contre l’intoxication au gaz monoxyde et ce à l’approche de la saison hivernale.