AccueilActualitéInternationalRelance économique mondiale et réformes: le FMI prêche dans le désert

Relance économique mondiale et réformes: le FMI prêche dans le désert

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La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, est attendue jeudi à Washington pour prononcer un discours sans complaisance sur les réformes à entreprendre pour relancer la croissance mondiale, mais les conseils du prêteur multilatéral sont de plus en plus contestés par plusieurs Etats membres. Mercredi, le Trésor américain, qui réagissait aux critiques du FMI sur la réforme fiscale du président Donald Trump, a invité le Fonds à rester en dehors du débat politique budgétaire aux Etats-Unis, rapporte l’Aps.

« Je crois que le FMI a d’autres choses à faire dans le monde que d’intervenir dans le débat fiscal aux Etats-Unis », a déclaré un responsable du Trésor américain. Le FMI a publié mercredi son rapport semestriel sur la stabilité financière dans le monde dans lequel il estime que « l’impôt progressif, avec des taux d’imposition plus élevés pour les plus riches, est plus  adapté pour lutter contre les inégalités et doper la croissance ».

Après la crise financière de 2008, le prêteur en dernier ressort a essayé de redéfinir son rôle dans l’économie mondiale en s’intéressant davantage aux questions des inégalités économiques, du changement climatique et des laissés-pour-compte de la mondialisation. Mais de l’avis de plusieurs Etats actionnaires, le Fonds est devenu une institution libérale qui fait des suggestions techniques nuancées. L’appel au G20 pour soutenir la croissance, lancé la semaine dernière par Mme Lagarde est resté sans écho, les grandes économies essayent de s’en sortir  individuellement.

Le FMI a plaidé pour un rééquilibrage des échanges commerciaux pour éviter un autre crash financier en incitant les pays ayant des excédents commerciaux comme l’Allemagne et la Corée du Sud à ouvrir davantage leurs marchés aux pays voisins. A l’exception du Canada, du Mexique, et de l’Indonésie, qui ont souhaité maintenir les routes du commerce mondial ouvertes, les autres membres du G20 ont préféré pour des raisons différentes un repli sur soi.

La Chine, deuxième économie mondiale, est sur le point d’entamer une phase d’introspection, alors que les Etats-Unis ont multiplié les mesures protectionnistes, dont la dernière a visé l’avionneur canadien Bombardier.

Le rôle du FMI et de la BM s’invite au débat

Les discussions prévues au cours des assemblées annuelles du FMI seront focalisées, par ailleurs, sur la réforme à entreprendre par les Etats actionnaires pour soutenir la reprise. Sur ce point également, chaque pays veut mener ses propres réformes et à sa cadence.

Aussi, le rôle des institutions de Bretton Woods, notamment celui du groupe de la Banque mondiale dans le financement du développement internationale sera au cœur des débats de cette réunion d’automne. Le ton est donné mercredi par l’administration américaine qui a affirmé que la Banque mondiale devait se focaliser sur une utilisation efficace de ses financements en prêtant moins aux pays émergents comme la Chine.

Les Etats-Unis, grand actionnaire de la Banque, considèrent que  l’institution de Bretton Woods devrait réduire ses activités au profit des pays intermédiaires en se focalisant uniquement sur les pays pauvres.

Le président de la BM, Jim Yong Kim reconduit en 2016 pour un second mandat à la tête de ce groupe, est appelé, à ce titre, à défendre la vision de la banque sur le financement du développement ainsi que son projet d’augmenter le capital de cette institution financière internationale. L’échange sur ces deux questions fera certainement l’objet d’un échange contradictoire car Washington s’oppose toujours à une augmentation du capital de la BM.

Kim se dit prêt à aller de l’avant dans ce projet.  » C’est juste une question de Timing « , a-t-il déclaré la semaine dernière à la presse, souhaitant qu’une date soit fixée à cette opération lors de cette réunion.

La nomination d’Adam Lerrick, comme adjoint du secrétaire au Trésor américain chargé de la finance internationale a augmenté, les craintes des grandes institutions financières internationales de voir Washington s’opposer à leur rôle dans le financement de l’économie mondiale. Pour rappel, Adam Lerrick est l’ancien conseiller d’Allan Meltzer, qui avait présidé la commission d’experts nommée par le Congrès américain pour établir un rapport sur la refonte du FMI et de la BM.

La commission avait, alors, dressé un rapport sans concession contre les institutions de Bretton Woods, les accusant d’inefficacité et de gaspillage. Elle avait jugé que la BM devrait cantonner ses prêts aux pays n’ayant pas accès aux marchés financiers.

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