Sortir la Caisse nationale de retraite (CNR) de la situation financière critique passera par deux plans qui se basent sur un programme de gouvernement et la loi de finance de 2018. Avec un déficit de 500 milliards de dinars, la CNR aura besoin d’un plan robuste afin de remédier à cette situation. Selon Djawed Bourkaib Directeur général de la sécurité sociale au ministère de Travail, des solutions conjoncturelles et structurelles vont être appliquées au fonctionnement de la CNR afin qu’elle retrouve son équilibre financier.
La première solution pour faire face à cette situation est la loi de finance de l’année prochaine, qui prévoit l’affectation de 500 milliards de dinars pour la CNR afin que celle-ci, rembourse ses dettes vis-à-vis de la CNAS. La seconde disposition toujours contenue dans la loi de finances porte sur « un prélèvement de 1% sur toutes les importations non destinées à la transformation». Deux mesures qui permettront en premier lieu à la CNR de rétablir son équilibre financier en attendant des dispositifs à longue durée.
Dans ce sens, il a indiqué qu’un plan du gouvernement prévoit l’élargissement des cotisants par plusieurs dispositifs à l’instar de la lutte contre l’évasion sociale avec le renforcement du contrôle et de recouvrement. Invité de la radio nationale, Boukraib a souligné que ses services peuvent faire appel à des moyens de « force » contre les fraudeurs. En effet, ce « dispositif inclusif vise principalement le secteur informel » qui demeure hors contrôle de l’Etat sur tous les plans.
Ainsi les services du ministère tenteront des campagnes de sensibilisation sur l’importance d’un comportement civique notamment des employeurs qui ne payent pas leurs cotisations à la Cnas. A ce propos, il a rappelé que la disposition de la loi de finances complémentaire de 2015 qui a donné un échéancier pour les retardataires afin qu’ils payent leurs retards de cotisation à la Cnas « a été un échec».
De ce fait, la CNAS se base sur le système de prévention et de sensibilisation des gens pour qu’ils cotisent d’une manière régulière. L’invité de la rédaction a signalé aussi « la nécessité d’augmenter le taux de travail » chez les algériens notamment les jeunes qui subissent un taux de chômage important. Dans ce sens, il a appelé à l’encouragement de l’économie numérique, un secteur qui peut engranger beaucoup d’emplois pour les jeunes, surtout.
M Boukraib, a rappelé que le nombre des cotisants actifs « dépasse les 6 millions de personnes », mais les assurés « est de l’ordre de 12 millions », ce qui nécessite un dispositif adéquat pour l’équilibre de la caisse. L’intervenant a souligné aussi que les départs anticipés en retraite a généré un manque à gagner énorme pour la CNR. Toutefois, il espère que ce nombre augmente de « 3 millions de personnes l’année prochaine ». Reste à savoir si ces solutions parviendront à changer le fonctionnement de la CNR.