Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdelkader Bouazgui, a affirmé mardi que la production nationale des céréales pour la saison des moissons 2016-2017 avait atteint 35 millions de quintaux en dépit des mauvaises conditions climatiques qu’ont connues certaines régions, alors que la production de lentilles a connu une production record estimée à 224.000 quintaux.
« La production céréalière a atteint cette année 35 millions de quintaux, soit un niveau acceptable qui demeure moyen par rapport à la production enregistrée ces dernières années », a déclaré M. Bouazgui lors d’une rencontre d’évaluation de la saison des moissons-battage 2016-2017 et la préparation de la saison Labour-semailles 2017-2018, organisée au siège de l`Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
« Cette production a été enregistrée en dépit des mauvaises conditions climatiques qu’ont connues certaines wilayas productrices », a-t-il souligné, mettant l’accent sur « le bon encadrement de l’opération Labour-semailles et moissons-battage ».
A rappeler que la production de céréales avait atteint 34,3 millions de quintaux en 2015-2016.
D’autre part, le ministre a mis l’accent sur « la grande responsabilité » qu’assument les cadres du secteur de l’agriculture en vue d’augmenter la production nationale de céréales et contribuer à la baisse de la facture d’importation des produits alimentaires dont les céréales.
Le secteur de l’agriculture constitue « un axe primordial de la stratégie nationale de croissance économique », a-t-il ajouté, rappelant dans le même contexte ce qui a été prévu par le plan d’action du gouvernement, ainsi que les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia concernant le soutien qui doit être apporté au secteur de l’agriculture et en premier lieu à la production céréalière.
Parmi les buts tracés, poursuit le ministre, il y a lieu d’évoquer l’élargissement des superficies agricoles en accordant la priorité à la céréaliculture, soulignant que « la superficie actuelle irriguée est estimée à 1,3 millions d’hectares, le secteur étant appelé à l’élargir à 2 millions d’hectares, soit une augmentation de 700.000 hectares dont 400.000 affectés à la céréaliculture ».
La superficie irriguée consacrée à la céréaliculture est estimée à 250.000 hectares, ce qui reste « minime par rapport aux objectifs escomptés ».
Economie de 40 millions d’euros sur la facture d’importation, grâce à la production de près de 224.000 quintaux de lentilles
S’agissant de la production de lentilles, les chiffres du ministère avancent la production en 2017 de plus de 223.000 quintaux (contre 96.376 quintaux en 2016).
Le ministre a indiqué, dans ce sens, que cette production considérable « a permis à l’Etat d’économiser 40 millions d’euros sur la facture d’importation ».
La superficie consacrée à la culture des légumineuses a atteint 107.415 hectares contre 81.777 hectares en 2016, soit une augmentation de 30%. Concernant la saison Labour-semailles, débutée le 1er octobre, le ministre a affirmé que « toutes les mesures ont été prises pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions, à travers la mobilisation de tous les moyens humains et matériels nécessaires », soulignant que « toutes les régions étaient prêtes pour son entame ».
M. Bouazgui a précisé que le guichet commun a été renforcé et les semences assurées en quantité, ajoutant que 22 stations de traitement de semences avaient été mises à la disposition des agriculteurs.
Les engrais sont disponibles en quantité suffisante, a affirmé le ministre, mettant en relief le renforcement de cette opération, après avoir aplani toutes les entraves liées à la distribution et à l’importation de ce produit.
L’encadrement technique a également été assuré à travers la mobilisation de 400 ingénieurs pour encadrer les opérations Labour-semailles au niveau des coopératives agricoles.
M. Bouazgui a évoqué une nouvelle vision quant à la réactivation des contrats de performance, par l’élaboration d’une feuille de route au niveau de chaque coopérative et la définition des objectifs sur le plan local en fonction des caractéristiques de chaque région.
Pour sa part, le Directeur général de l’OAIC, Mohamed Belabdi, a indiqué que ses services œuvraient à réduire la facture d’importation, soulignant que la production du blé dur connaissait une certaine stabilité depuis 2011, ce qui a réduit l’importation de cette matière à 50%.
La facture d’importation du blé dur s’élève à près de 1 milliard de dollars, alors que la production locale couvre 50% de la demande sur le marché, a fait savoir M. Belabdi, ajoutant que la facture d’importation du blé tendre dépassait 1 milliard de dollars.
« Nous pouvons atteindre l’autosuffisance en matière de production du blé dur et des légumineuses dont les lentilles et les pois-chiches », a affirmé M. Belabdi, soulignant que « la réduction de la facture d’importation était possible ».
Concernant les moyens logistiques mobilisés, le responsable a fait savoir que « le secteur s’est doté de 1.500 moissonneuses, ce qui est à même de réduire les pertes estimées auparavant à 2 millions de quintaux ».
Quant aux silos de stockage, M. Belabdi a annoncé la réception de 10 nouveaux silos métalliques, dont le montage sera assuré par une joint-venture algéro-italienne, ajoutant que « deux autres silos en béton seront livrés en 2018 ».