La composition de la commission de contrôle et le suivi de mise en œuvre du financement non conventionnel suscite déjà les débats. Certains experts estiment que cette commission doit être indépendante. « L’avant projet de la loi modifiant l’article 45 de la loi sur la monnaie et le crédit a prévu une commission de contrôle doit être composée d’experts indépendants pour éviter que l’autorisation de la banque d’ Algérie à financier le trésor entraine une dérive inflationniste à la vénézuélienne », indique le professeur et expert en économie Abderrahmane Mebtoul dans un communiqué.
En fait, MMebtoul s’inquiète du fait que le ministre des Finances a annoncé devant les députés de l’APN le 26 septembre 2017 que ce comité sera sous l’autorité du ministre des finances alors que, tient-il à préciser, le premier ministre lors de l’adoption du programme devant le parlement n’avait pas délimité le périmètre institutionnel.
« On doit comme dans tous les pays du monde même dans les pays auxquels fait référence l’avant projet , structure socio-économique totalement différente de celle de l’Algérie caractérisés par une bonne gouvernance et un appareil productif performant, distinguer la politique monétaire qui relève de la banque d’Algérie qui est sous l’autorité du Président de la république, de la politique budgétaire qui relève du gouvernement , l’objectif stratégique étant de synchroniser leur action », indique MMebtoul.
Pour lui, l’exécutif ne doit pas être juge et partie. « Si cette décision du ministre des finances devait être adoptée, elle accroîtra la méfiance nationale et internationale sur les possibilités de la dérive inflationniste. Cette commission alors aura un impact limité pour ne pas dire nul », ajoutera-t-il.
Pour que cette commission soit crédibilité à l’ image de l’Algérie, en cette conjoncture difficile, MMebtoul propose qu’elle « doit être composée d’experts de hauts niveaux et non de fonctionnaires aux ordres, de travailler en étroite collaboration avec le conseil de la monnaie et du crédit et être soit sous l’égide de la présidence de la république ou du parlement qui définira un plafond contenu dans la loi de ces avances de la banque d’Algérie au trésor année par année , quantifiée, avec les impacts sur la trajectoire budgétaire ».