Initialement annoncé pour juin, le Nigeria a lancé son premier sukuk souverain, a annoncé ce jeudi, le bureau de la gestion de la dette. Le gouvernement fédéral envisage de lever 100 milliards de nairas (326 millions $) pour financer l’infrastructure routière.
Destinée aussi bien aux investisseurs institutionnels qu’aux particuliers, l’émission d’ « obligations islamiques » de sept ans, co-arrangée par la First Bank et le gestionnaire de patrimoine islamique Lotus Capital, se déroulera à la fois sur la Nigerian Stock Exchange, la place boursière nigériane, et la FMDQ. L’opération connaitra son épilogue le 20 septembre prochain mais en cas de sous-souscription, la transaction pourrait être prolongée pour combler le gap.
Le sukuk est structuré sous forme de contrat-bail versant semestriellement un gain de 16,47% aux porteurs de ces titres. Le Nigeria prévoit d’emprunter à la fois sur le marché local que chez des bailleurs extérieurs pour financer un déficit budgétaire aggravé par la baisse des prix du pétrole qui a réduit les recettes publiques et affaibli la monnaie, le Naira.
Sorti de la récession au deuxième trimestre grâce à l’accroissement des revenus du pétrole, le pays qui abrite la forte communauté islamique d’Afrique subsaharienne, avec près de 90 millions de musulmans, connaitra une reprise assez lente cette année. Le sukuk fait partie des plans du gouvernement fédéral visant à développer d’autres sources de financement.
Selon les autorités nigérianes, la Banque centrale a travaillé à établir un cadre réglementaire pour que des produits financiers islamiques, notamment les obligations (sukuk) et les assurances islamiques (takaful), mettent la deuxième économie d’Afrique sur la voie du succès qu’ont connu les pays comme la Malaisie dans ce secteur.
Pour rappel, la FMDQ est un marché de gré à gré jouant le double rôle de bourse de valeurs mobilières et d’organisme d’autoréglementation.
Ecofin