Accueilla deuxLe président Maduro, est-il venu chercher le soutien d’Alger ?

Le président Maduro, est-il venu chercher le soutien d’Alger ?

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Ceux qui ont suivi le fil des derniers  événements  et particulièrement la venue du président vénézuélien Nicolas Maduro Moros en Algérie auront sans doute constaté un intrigant enchainement qui laisse perplexe.

En effet, Le premier communiqué de la présidence qui a été diffusé par l’agence officielle, tombé en début de semaine dans l’après-midi, précise que « le président du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, a effectué samedi une escale technique à Alger. Le président vénézuélien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene, par le président de l’APN, Saïd Bouhadja. Les images de la télévision nationale l’attestent. « L’escale technique » est devenue le lendemain dimanche un programme de visite de deux jours ?

Et dans le deuxième communiqué, ce n’est plus le président de l’APN qui a accueilli le président vénézuélien à son arrivée mais celui du Sénat en l’occurrence Abdelkader Bensalah ? Cette annonce donne l’impression que le président Maduro a effectué deux allers-retours avant de se voir autorisé à être reçu de façon officielle. Au-delà de ce cafouillage qui dénote d’une gêne protocolaire et diplomatique, la visite « inopinée » ou « programmée » sans être annoncée auparavant comme, c’est d’usage suscite moult interrogations.

Selon un autre communiqué diffusé lundi, toujours via l’agence officielle, il est indiqué que « le président vénézuélien, à l’issue d’une audience qui s’est déroulée en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, et de la ministre de la Poste, des télécommunications, des technologies et du numérique, Houda Imane Feraoun, a soutenu qu’il entendait par sa visite en Algérie renforcer la coopération algéro-vénézuélienne pour le développement de la paix et de la prospérité économique.

« Ma tournée, a-t-il dit, a été couronnée par ma visite en Algérie pour renforcer la coopération entre les deux pays pour le développement de la paix et de la prospérité économique » en réponse à une question des journalistes vénézuéliens, au terme de l’audience qu’il a accordée au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. En expliquant  « avoir abordé les thèmes débattus lors des négociations ayant abouti à l’accord entre les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les pays Non-OPEP pour la stabilisation des cours de pétrole, ajoutant qu’il y avait un bon climat dans ce sens ».

Seulement, c’est le contexte politique, économique et géopolitique qui pèse sur cette visite, pour le moins intrigante. Le président vénézuélien qui subit des pressions internes et externes, n’arrive pas à sortir son pays de l’impasse au regard de la crise économique et financière due à la chute des prix du pétrole qui se corse de plus belle. Le Venezuela est présentement en bute à un bouillonnement politique et social qui rend la situation de ce pays d’Amérique latine de plus en plus compliquée et au fil des jours, l’impopularité du président Maduro gagne du terrain.

On comprend aisément la gêne d’El Mouradia face à une déferlante de dénonciations qui mettent à mal le pouvoir d’Alger. Le président vénézuélien n’a pas rencontré le président Bouteflika alors que des sources avaient indiqué qu’une audience avec le chef de l’Etat était pressentie.

Le président vénézuélien fait face à une vague de protestations internes après la répression des forces de l’ordre contre des manifestants qui dénonçaient  l’austérité et la dégringolade du pouvoir d’achat. L’ONU, a également fortement dénoncé « des atteintes aux droits de l’homme ». Le président vénézuélien a été qualifié de « dictateur » par le président français Emmanuel Macron lors de son entrevue avec ses opposants que le président Maduro a désavoué en installant une assemblée constituante composé d’acteurs de la société civile. Autre fait saillant est la détermination du président Maduro à s’affranchir de la mainmise des USA sur le marché du pétrole.

C’est ainsi qu’il a déclaré vendredi dernier dans un entretien à la télévision « j’ai décidé de commencer à vendre pétrole, gaz, or et autres produits en de nouvelles devises, dont le yuan chinois, le yen japonais, le rouble russe ou la roupie indienne, entre autres »en soutenant qu’« une économie libérée du système impérialiste américain est possible », a-t-il insisté.

Les dernières sanctions américaines visant le régime de Caracas interdisent aux banques américaines de commercialiser de nouveaux bons du trésor émis par le gouvernement vénézuélien ou la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA.

Cela afin de « priver la dictature de Maduro d’une importante source de financement lui permettant de maintenir son pouvoir illégitime », avait expliqué un communiqué de la Maison Blanche. Ce, à quoi, le président Maduro avait rétorqué que « cette mesure est un blocus économique et financier ».Acculé, le président vénézuélien a fait une tournée dans quelques capitales pour chercher des soutiens mais il est indéniable que sa bataille contre l’hégémonie américaine ne sera pas de tout repos, surtout qu’il s’attaque au dollar, monnaie utilisée dans la vente de pétrole brut et d’autres matières premières. Une chasse gardée et une ligne rouge qui a fait tomber beaucoup de régimes qui ont essayé de s’en affranchir.

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