En trois mois, la situation de l’économie nationale a connu de profondes perturbations. Le passage d’un gouvernement à un autre en si peu temps, n’a pas manqué de laisser des traces indélébiles, notamment sur des secteurs névralgiques, tels que l’industrie, le commerce et l’habitat.
L’instabilité dans ces secteurs, ont abouti, comme nous l’avons pu le constater dans le secteur de l’industrie, à un statut quo sans précédent. Apres le remplacement de Abdeslam Bouchouareb, par Mahdjoub Bedda, la situation s’est lourdement compliqué. Car si le premier était accusé de tous les torts, le second n’a apporté aucune solution, et n’a fait que stopper et geler les sources des problèmes qui rangeaient le secteur, et sous son autorité, le ministère de l’industrie ne semblait se préoccuper du scandale du montage automobile.
Pour Youcef Yousfi, installé ce samedi à la tête du secteur de l’industrie, les choses ne semblent pas plus claires. Nonobstant le fait qu’il confère à l’industrie automobile une priorité particulière, M.Yousfi mise également sur l’exploitation des richesses, tel que le Phosphate, la réalisation du projet de Ghar djbilet, et l’industrie des engrais pour relancer la création d’entreprises et d’emplois. Pour les observateurs, le secteur de l’industrie n’a jamais connu une telle dégradation, et estiment que le nouveau ministre est en face d’un challenge immense, celui d’actionner réellement les leviers industriels qui permettront à l’économie d’espérer une relance efficiente avant qu’il ne soit trop tard.
De son côté, le nouveau ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, hérite, entre autres, d’une situation délicate, dans la mesure où le dossier des importations demeure l’un des dossiers les plus brulant de l’heure. Notamment après les décisions radicales de l’ex premier ministre Abdelmadjid Tebboune, interdisant l’importation d’un grands nombre de produits, et notamment ceux qui utilisent des intrants subventionnés. Une solution que bon nombre d’observateurs ont qualifiée de « paralysante ».
Par ailleurs, le nouveau ministre de l’habitat, Abdelwahid Temmar, annonce de prime abord, que les programmes de réalisation de logements se poursuivront en harmonie avec le programme du président de la République. Il indiquera toutefois que « la manière » de leur application changera, en maintenant les mêmes objectifs. Autrement dit, si les objectifs sont tracés, il s’agira pour M.Temmar, d’apporter son empreinte comme il a déclaré lors de la cérémonie d’installation.
En somme, les trois secteurs sujets au ballet des remaniements, et donne aux directives et décisions prises, qu’un effet d’annonce. Dans ce sens, les observateurs de la scène économique, n’ont pas manqué de relever, que cette situation dénote surtout un manque cruel de vision à moyen et long terme. Ils estiment que ce dernier remaniement intervient comme une médication d’appoint, en attendant ce que le gouvernement Ouyahia proposera comme feuille de route.