En dépit de tous les efforts consentis par les pouvoirs publics, pour assurer aux estivants des conditions optimales pour des journées, ou séjour en bords de mer, l’incorrigible image de plages sales et loin d’être gratuite, se renouvelle cette année encore, avec plus d’anarchie et de désordre, au point de soulever l’ire du ministre de l’intérieur.
La colère de Bedoui
Et pour cause, des instructions claires et précises ont été adressées aux walis de 14 wilayas côtières, en juin passé, pour œuvrer à instaurer le principe de la gratuité de la plage, du parking, de relancer la culture du camping, pour les petites bourses, et faire de cette saison estivale le point de réamorçage de la nouvelle gestion et exploitation des plages.
Malheureusement, à peine un mois plus tard, Nouredinne Bedoui se voit dans la contrainte de rappeler à ses cadres qu’il faudrait «plus de célérité et de rigueur dans l’application de ses directives» a déclaré le ministre lors d’une réunion avec ses cadres.
Force est de constater que sur le terrain, la mafia qui tire d’énormes profits de cette situation s’avère coriace comme de la vermine, et chaque année impose son dictat aux estivants. A ce sujet, le ministre de l’intérieur n’a pas manqué de signifier aux walis l’urgence d’y remédier, les exhortant à «utiliser les moyens nécessaires pour éradiquer cette mafia des plages et ce, en effectuant des opérations de contrôle programmées et inopinées» pour mettre fin à cet état d’impunité ».
L’état des lieux
Sur le terrain, le constat est on ne peut plus catastrophique, et de surcroit général. En effet, sur quasiment tout le littoral, mis à part quelques plages qui ont miraculeusement échappé au control de cette « cosa nostra ».
En effet, les témoignages émanant des différentes wilayas côtières, se rejoignent sur le même discours « c’est du vol, on nous a promis des parkings gratuits, des plages propres et de l’espace pour nous installer, on se retrouve à la merci de quelques jeunes qui font la loi » s’indigne Hassiba une dame venue passer une journée à la plage avec ses filles.
Comment ne pas s’indigner, quant la journée type d’un estivant commence par une gymnastique incroyable pour trouver une place de stationnement ? Celle-ci est loin d’être gratuite, elle est estimé entre 100 da et 200 Da, selon la tète du client. Une fois cette première épreuve réussie, un grand challenge attend l’estivant qui s’apprête à fouler le sable, en espérant ressentir les premières lueurs d’un repos tant attendu. Il s’agit de trouver un espace prés du bord pour planter son parasol et s’installer. Normalement cette tache devrait être des plus insignifiantes, et à la portée de tout le monde, mais sur nos plages, cela relèverait plutôt de l’exploit. Et pour cause, tous les espaces font l’objet de l’ignoble business des pseudos plagistes, dont le seul objectif est de vampiriser à l’assèchement la moindre victime, venue se hasarder sur leur territoire. Ainsi, n’ayant plus la possibilité de se poser, l’estivant est contraint, ou de rebrousser chemin, ou de payer plus de 1000 dinars pour une table est des chaises.
Pensant avoir atteint et dépassé le comble de l’outrecuidance, et que la journée devrait se passer sous de meilleurs hospices, l’estivant prends conscience au long de la journée, que finalement il avait payé un parking et une place sur le sable, pour constater qu’il se trouve , au milieu d’une mare de détritus autant sur la plage que sur l’eau, qu’en cas de besoin, il n’y a ni sanitaires, ni douches, ni ambulance, et ce qui le sépare du parasol voisin, n’est qu’une frontière virtuelle, que la promiscuité a vite sacrifié sur l’autel du droit au farnienté.
La nouveauté de cette année
De cet état de fait malheureux, une nouvelle génération de charognards est née. Leurs cible est une clientèle plus aisée, leurs idée, c’est les plages privées, façon Ibiza, leur argument de vente, sont la tranquillité et la qualité du service. Moyennant la modique somme de 2500 à 3000 da par personne, un transat, un parasol, une consommation, et un magazine gratuit vous attendent, pour vous donner l’illusion de passer une journée de plage parmi les privilégiés.
Comment cela est possible ? et par quel enchantement, ces personnes ont pu décrocher la gestion de plages, qui parfois se trouve au sein même d’un complexe touristique ?alors que les pouvoirs publics n’ont cessé d’annoncer que cette année, la plage sera gratuite.
Pourquoi les algériens préfèrent passer leurs vacances à l’étranger ?
C’est un secret de polichinelle, le déficit en infrastructures touristiques est si important, qu’il faudrait des dizaines d’années pour le combler. Plus de 793 projets d’infrastructures hôtelières ont été approuvé depuis 2014, pour un investissement prévisionnel de 130 milliards de dinars
Alors qu’au demeurant les algériens ne trouvent pas ou passer leurs vacances. A vrai dire, ils leurs revient beaucoup moins cher de se rendre chez les voisins tunisiens, pour un séjour pour trouver satisfaction, loisir, distractions et repos.
Et pour cause, une nuitée dans un hôtel sur la cote algérienne impose une dépense de plus de 10 000 dinars, avec un service minimum, ou la restauration, la propreté, la fréquentation et l’animation reste à revoir. Et ce sans parler, du transport, et des moyens de communication, qui offre une couverture dans certaines villes côtières des plus exécrables.
Comment résister aux offres alléchantes des tours opératoires, qui vous mettent sous le nez, des séjours d’une semaine, dans des hôtels 4 étoiles, à moins de 80 000 dinars ?