Le gouvernement compte sur le tourisme pour booster l’économie nationale après la chute drastique des cours du pétrole. Mais selon les opérateurs du secteur, le tourisme n’arrive pas à décoller en l’absence de la volonté politique et d’une stratégie efficiente.
Face à ce marasme, les Algériens n’ont guère le choix, ils préfèrent partir à l’étranger que de passer leurs vacances dans leurs pays qui ne manquent pourtant pas d’atouts. Ils se plaignent notamment des prix exorbitants et surtout de la mauvaise qualité de services, du manque d’infrastructures et de prix trop élevés.
Les destinations touristiques comme la Tunisie, la Malaisie, la Turquie, le Maroc et l’Egypte sont les plus prisées à cause de la qualité du service offert et aux prix forts intéressants qui répondent aux moyens des uns et des autres. La Tunisie s’est imposée comme la première destination pour les tarifs attractifs depuis quelques années déjà avec l’assurance de passer des séjours agréables.
Un budget entre 130.000 et 200.000 DA par personne
Les algériens dépensent entre 130.000 et 200.000 DA par personne pour un voyage organisé d’une semaine. Aussi il existe une autre formule de commande sur carte pour ceux qui ne préfèrent pas voyager en groupes, cette formule permet de choisir la période du séjour avec des conditions précises, mais aussi valable pour les destinations luxueuses comme les Iles Maldives et les Seychelles dont la fourchette peut aller jusqu’à 400.000 DA par personne pour une semaine.
Les pays européens ont également leur clientèle, triée sur le volet, peu nombreuse mais aisée financièrement. Cette clientèle se rend notamment en Espagne, France et Italie. Mais peu d’agences proposent des offres vers ces pays à cause des difficultés d’obtention de visas.
La Tunisie demeure la destination privilégiée
La Tunisie, c’est la première destination visitée par les Algériens pendant la saison estivale, en 2016 environ 1.8 million d’algériens se sont rendus dans ce pays voisin. Les touristes préfèrent la Tunisie à cause des prix abordables pour un séjour d’une semaine dans un hôtel de trois étoiles qui s’affiche entre 27.000.00 et 42.900.00 selon les services et le lieu. Les Algériens privilégient cette destination à cause également de la possibilité de voyager par route. Ce qui leur revient moins cher que de prendre l’avion.
Par ailleurs, plusieurs Algériens préfèrent voyager sans passer par les agences de tourisme pour plusieurs raisons, d’après des touristes interrogés, ils préfèrent réserver sur place, une fois arrivés sur les lieux, ou par internet sur des sites spécialisés pour dénicher des réductions importantes allant jusqu’à 50%.
Les Algériens dépensent malgré la crise
Pour Hakim Harchi, le Coordinateur Général de l’agence « Dam Tour », « malgré la crise économique, la demande est très forte cette année surtout pour la Grèce, la Turquie, le Maroc et la Tunisie ». Il estime qu’ « actuellement, ce n’est pas la saison pour le tourisme réceptif en Algérie, sauf les binationaux ». Le même interlocuteur affirme également que « son agence reçoit toutes les franges de la société, c’est pour cette raison « Dam Tour » propose des offres adaptables selon le budget du client, entre un simple studio et un hôtel 5 Etoiles ». En ajoutant qu’ « un salarié à 35.000 DA/mois pourrait économiser toute l’année et voyager sans problème ».
Dans le même contexte, M. Harchi a affirmé : « pour le tourisme expéditif, c’est un marché très porteur, chaque année environ trois millions de touristes quittent l’Algérie », expliquant que 80% du forfait payé reste en Algérie dans les billets, assurances, frais d’agences, salaires du personnels. « Cela fait fonctionner aussi les aéroports, les banques, les télécoms et les prestataires de service ….), seulement 20% sont destinés au partenaires étrangers. Pour moi le réceptif et l’expéditif sont complémentaires et non pas concurrentiels, n’oublions pas également que les touristes sont des ambassadeurs potentiels pour faire connaitre notre pays au futurs investisseurs ». Car, souligne notre interlocuteur « si un businessman ne connait pas un pays et ses habitants, il n’investira jamais dans ce pays ».