Longtemps considéré comme un appoint de soutien au secteur public, le secteur privé dans l’économie nationale a toujours été relégué au second rang par l’Etat. Et ce à travers un traitement discriminatoire, sans jamais lui conférer la place qui lui revient.
Pourtant, les agrégats économiques au terme du mois de juillet 2017, démontrent aisément que c’est le secteur privé qui crée la richesse et l’emploi en Algérie, les chiffres qui suivent sont plus qu’éloquents, et démontrent que ce secteur a été marginalisé et affaibli, par une espèce de méfiance, qui n’a fait qu’en retarder l’émergence effective.
Dans ce sens, il faut savoir que la part du secteur privé dans le PIB (hydrocarbures inclus) est passée de 42% en 2000, à 70% en 2015, alors que le PIB global sur la même période a été multiplié par 4.
A cela s’ajoute, une évolution de la part de ce secteur dans le PIB hors hydrocarbures, qui le fait passer, de 74% en 2000, à 85% en 2015, au moment où le PIB hors hydrocarbures a été multiplié par 5,4. C’est précisément cette valeur qui définit la vraie richesse du pays, du fait qu’elle est générée par les entreprises, autrement dit, par le travail et la production.
Ceci étant, il est indéniable que sur le terrain cela induit des répercussions importantes, et positives, dans la mesure où le secteur privé intervient à hauteur de 60% dans l’emploi total, et à 61% dans la rémunération des salaires.
Par ailleurs, sur le plan fiscal, la contribution du secteur privé dans les hydrocarbures à augmenté de 5% entre 2010 et 2015, et de 55% en matière de contribution fiscale hors hydrocarbures.
Selon les dernières statistiques de l’ONS, le secteur privé est le premier pourvoyeur d’emplois ainsi, on apprend qu’en 2017, les effectifs ont connu une baisse, selon les chefs d`entreprises du secteur public, contrairement à ceux du secteur privé qui ont fait part d’une augmentation, notamment ceux des ISMMEE et de l’agro-alimentaire.
En somme, l’évolution du secteur privé s’est faite durant des années, à l’ombre du secteur et des organisations étatiques, pour arriver, et les chiffres parlent d’eux-mêmes, à s’imposer comme un secteur incontournable dans une conjoncture économique lourdement affaiblie par la crise pétrolière, et la fonte drastique du fonds de régulation des recettes, et des réserves de change.
Désormais, on lui reconnait la place de levier important dans la diversification économique, le premier ministre Abdelmadjid Tebboune l’a clairement signifié, dés son arrivée à la tète du gouvernement : « l’Algérie est amenée à connaitre une importante ouverture économique dans laquelle les détenteurs de capitaux privés auront un rôle crucial à jouer, le secteur privé aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement ».