La décentralisation est considérée par les spécialistes de l’économie du développement comme un moyen d’assurer une gestion efficace des services publics, capable de réduire les coûts tout en s’adaptant mieux aux demandes des acteurs économiques locaux.
Les économistes du développement rappellent que la décentralisation est un moyen efficace pour réduire le déficit des finances publiques, en transférant à la fois certaines recettes et certaines dépenses vers les collectivités locales. Cette évolution est supposée permettre une réduction des gaspillages liés aux coûts d’une centralisation administrative excessive.
En Algérie on continue à souffrir de la lenteur des décisions centralisées aggravées par un « flagrant »déficit de capacité d’exécution. Ceci est valable pour l’ensemble de l’administration mais plus particulièrement pour l’administration économique qui devient de plus en plus un obstacle « presque insurmontable » au développement économique.
Les opérateurs économiques se plaignent de relations caractérisées par la méfiance systématique à leur égard et il faut ajouter à cela une lourdeur et une inefficacité criante dans le traitement des dossiers.
Les plaintes des entrepreneurs en direction de toutes les administrations centrales et locales deviennent récurrentes aussi bien lorsqu’il s’agit de l’allocation des ressources publiques (foncier industriel par ex.) que lorsqu’il s’agit de la régulation (autorisations, licences, permis,…).
La décentralisation de l’administration économique devient urgente. En effet, sur le territoire, la centralisation de la décision économique pénalise les opérateurs lourdement. Ils souhaitent que les administrations locales bénéficient de nouvelles compétences en matière économique.
Dans son plaidoyer le forum des chefs d’entreprise rappelle à juste titre que « l’administration moderne n’est pas seulement un instrument de la puissance publique, elle doit être aussi et surtout au service du public : des citoyens et des entreprises. L’objectif à cet égard, devrait consister à opérer un véritable recentrage des administrations centrales sur leurs missions stratégiques et à redéployer les activités de gestion sur les espaces de responsabilité aux niveaux décentralisés et déconcentrés ».
Pour cette organisation « l’entreprise a besoin pour son développement d’une administration compétente, proche de ses préoccupations et développant les approches du nouveau management public comme la contractualisation, la décentralisation, le partenariat public-privé, la performance de la gestion publique et l’évaluation des résultats des politiques publiques ». Le nouveau modèle économique gagnerait certainement en crédibilité et surtout en efficacité si le développement local serait accompagné d’une véritable politique de décentralisation.