Le Fonds monétaire international (FMI) a enjoint vendredi les leaders mondiaux à éviter « à tout prix » d’avoir recours à des mesures protectionnistes à cause des dégâts que celles-ci pourraient faire à leurs pays ainsi qu’à l’économie mondiale.
Au moment où le président américain, Donald Trump, accuse les déficits commerciaux d’être à la source des problèmes de l’économie des Etats-Unis et menace d’imposer des barrières tarifaires, l’institution internationale affirme dans un rapport que ces politiques ne marchent pas.
Dans la sixième édition de son rapport annuel sur les déséquilibres de l’économie mondiale, le FMI note que si les déséquilibres concernant les échanges commerciaux et les investissements se sont globalement réduits dans le monde depuis la crise de 2008, il y a eu une augmentation des déficits et des excédents commerciaux parmi les pays avancés.
Environ un tiers du total de ces déséquilibres est considéré comme indésirable et les pays devraient prendre des mesures pour les réduire, que ce soit des déficits ou des excédents, affirme ce rapport.
Mais les pays qui connaissent des déficits peuvent avoir « une réaction de rejet » conduisant à des politiques s’opposant au libre-échange, a affirmé Luis Cubeddu, responsable du département recherches du Fonds.
De telles politiques ont « peu de chance de régler les déséquilibres extérieurs et seraient extrêmement dommageables à la croissance de ces pays, comme de la croissance mondiale », a-t-il ajouté.
Même si, à court terme, l’imposition de barrières à l’importation peut faire diminuer les déficits, cela conduit à une réduction du Produit intérieur brut (PIB) mondial et à un ajustement des monnaies.
Le FMI ces dernières semaines a publié ses examens annuels des économies américaine et allemande dans lesquels il a recommandé de réduire les déséquilibres.
Dans le cas de l’Allemagne, qui profite d’un large excédent commercial, il s’agit de prendre des mesures pour doper la croissance de la consommation intérieure. Dans celui des Etats-Unis, selon le FMI, il faut diminuer le déficit budgétaire et accroître la productivité en favorisant l’éducation et les dépenses d’infrastructures.
Afp