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Mohammed Yaddadene, Expert en automobile: « La révision du cadre réglementaire s’impose, tout comme le recours aux professionnels du secteur »

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Dans cet entretien, l’expert en automobile, Mohammed Yaddadene, réagit aux dernières décisions prises par le gouvernement concernant le secteur, y compris son assainissement. Selon notre interlocuteur, malgré que le secteur de l’automobile est aujourd’hui fragilisé, c’est un secteur qui pourra revenir en force dans un délai maximum de trois ans avec tous les projets lancés ou à venir à condition de favoriser le professionnalisme et de revoir les conditions réglementaires et la stratégie industrielle.

Algeri-Eco : Le ministère du Commerce est déterminé à assainir le secteur de l’automobile en commençant par les activités des concessionnaires. Qu’en pensez-vous?

Mohammed Yaddadene : D’abord, on sait tous que le contrôle de l’activité commerciale est l’une des missions des services du ministère du commerce à travers ses services compétents.  Je pense que cela arrive avec beaucoup de retard, en effet, en application des dispositions du Décret exécutif N 15-58 du 08 février  2015  contenant le cahier des charges régissant l’activité des concessionnaires automobiles donc cela devait relever d’une activité de contrôle et de suivi que de l’assainissement pour un secteur en perte de vitesse et ce n’est pas parce que le dossier relatif au montage est remis sur la table pour que l’on se remette au contrôle chose qu’il fallait entreprendre après l’expiration du délais accordés aux concessionnaires pour se mettre en conformité avec le cadre réglementaire régissant cette activité.

Dans le cas que vous avez cité, il s’agit de l’application des conditions de vente applicables au concessionnaire et pour rappel le texte stipule que « le  délai de livraison du véhicule neuf est de 45 jours avec une avance de 10% du prix et en cas de paiement  à 100% le véhicule doit être livré dans les 07 jours qui suivent et que cette période peut être prorogé d’un commun accord entre les deux parties sur la base d’un écrit »

Donc vous conviendrez avec moi qu’il aurait fallu veiller sur l’application des textes réglementaires sur le terrain dés leur publication.

A votre avis, déjà l’activité est fragilisé par les licences d’importation, ne va-t-on pas vers la disparition de cette activité?

Je pense que le secteur est suffisamment touché et fragilisé avec toutes les conséquences directes ou indirectes pour les activités qui ont toujours accompagnée l’activité de concessionnaire. Le secteur tente de se maintenir tant bien que mal en dépit des difficultés connues à travers la baisse des volumes, la mise en place des licences d’importations…Certains concessionnaires vivent des moments difficiles au regard du dimensionnement de l’activité et de l’organisation en adéquation avec le volume d’affaires atteint depuis des années (plus de 20 ans dans certains cas) et d’un historique avec leurs partenaires étrangers , ce qui s’est soldé par des pertes d’emplois .

Cette année le salon de l’automobile initialement reporté est carrément annulé, les licences tardent à venir avec le risque d’une année blanche, ce qui n’est pas de bonne augure pour les concessionnaires et que le secteur a toujours besoin des professionnels qui ont capitalisé une grande expérience dans le domaine.

C’est un secteur qui pourra revenir en force dans un délai maximum de trois ans avec tous les projets lancés ou à venir à condition de favoriser le professionnalisme et de revoir les conditions réglementaires et la stratégie industrielle.

Quelle est à votre avis la recette idéale pour relancer l’industrie automobile en Algérie surtout que le ministre de l’industrie a révélé qu’une commission est actuellement en train de travailler sur la révision de l’actuel cahier des charges?

Je pense que l’activité est prise en charge par les structures concernées qui ont en charge la révision du cahier des charges relatif à l’activité de fabrication. La révision et la mise à jour du cadre réglementaire s’imposent, tout comme le recours aux professionnels du secteur qui ont capitalisé une grande expérience (plus de 20 ans pour certains) , la révision des conditions et surtout l’encouragement des PME , PMI et d’un tissu industriel pouvant contribuer à élever le niveau d’intégration  local, l’appel des concessionnaires à leurs partenaires expérimentés dans la fabrication des pièces et accessoires destinés à l’industrie pour accompagner l’industrie mécanique dans son lancement

Est-ce que nos universités forment des ingénieurs capables de développer ce secteur?

Je pense que nos universités et autres instituts constituent un grand réservoir de compétences qu’il faut savoir exploiter, tout comme la collaboration entre les écoles de formation et les concessionnaires, qui pourra être d’un apport considérable dans le développement des compétences afin d’alimenter tous les projets en ressources humaines.    Il faut avoir à l’esprit que la majorité des marques possèdent des structures de formation et de mise à niveau chez elles donc cette collaboration ne pourra qu’apporter un plus au développement de l’activité. Les compétences algériennes ont faits leurs preuves à travers le monde, il suffit de mettre en place une bonne organisation, une valorisation des ressources et surtout un bon cadre de travail et vous verrez les résultats.

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