Lors de son intervention hier à l’« African meeting 2017 de la Société internationale de l’économétrie », une première en Algérie, organisée par la Banque d’Algérie au sein de son école supérieure de banque à Alger, M. Boucekkine Raouf, économiste et enseignant à l’école d’économie de l’université d’Aix Marseille, a mis en avant les impacts des ressources dont disposent et dépendent certains pays notamment les hydrocarbures et leur mauvaise redistribution et exploitation et la nature de ces régimes, et également la mauvaise qualité des institutions, sur les populations qui à un moment donné se révoltent contre les inégalités.
M. Boucekkine, a considéré « ces ressources comme une malédiction pour certains pays, lorsqu’elles sont très abondantes, elles influent négativement sur les politiques et les institutions», ce qui crée selon lui «un système dominé par des minorités qui impacte directement les populations avec l’effet des inégalités dans la redistribution de ces richesses qui les poussent à se révolter».
Il a en outre estimé que «cette malédiction se manifeste quand le régime réprime sa population en utilisant les richesses pour se maintenir, la mauvaise qualité des institutions surtout éducatives et la situation du marché du travail et d’emploi, les dépenses publiques qui sont discriminatrices, c’est-à-dire, elles ne servent que les intérêts personnels au lieu des intérêts généraux».
Toutefois, il a souligné que «les crises économiques liées à la dépendance aux ressources naturelles, sont dues à la mauvaise qualité des institutions qui freinent la diversification économique d’un pays donné», en mettant l’accent sur l’importance «du capital humain dans la stabilité des institutions, mais, qui doit bénéficier d’une bonne éducation qui accroîtra son niveau de conscience».
Le conférencier a indiqué qu’«il y a une importante corrélation entre les autocraties et les ressources existantes qui déterminent la durée du régime, comme il y a une corrélation entre la distribution de ces ressources et les risques de révolutions des populations».
Par ailleurs, il a fait savoir que «si un régime maîtrise le système de redistribution, peut se maintenir très longtemps au pouvoir».
