L’Algérie figure dans la liste des pays qui connaissent encore un nombre d’obstacles au commerce. L’Algérie se positionne à la 17ème place sur un total de 51 pays, avec 8 mesures enregistrées dans ce sens selon un rapport de la commission au parlement Européen et au conseil sur les obstacles au commerce et à l’investissement qui vient d’être rendu public.
Le nombre le plus élevé d’obstacles a été observé en Russie avec 33 mesures enregistrées. 16 de ces mesures étaient appliquées directement à la frontière, 14 après la frontière et 3 étaient des subventions faussant les échanges, selon le rapport. Les pays présentant le deuxième nombre le plus élevé d’obstacles actifs étaient le Brésil, la Chine et l’Inde, chacun avec un total de 23 mesures actuellement en place.
Il s’agissait principalement de mesures après la frontière (14 pour le Brésil et 12 pour la Chine et pour l’Inde) mais également directement à la frontière (9 pour le Brésil, 10 pour la Chine et 11 pour l’Inde). Dans le cas de la Chine, la «Market Access Database» ou «MADB» contient également une mesure liée à des subventions.
Au rang des autres pays tiers présentant 10 obstacles au commerce et à l’investissement ou plus, on trouve notamment l’Indonésie (17), la Corée du Sud (17), l’Argentine (16), les États-Unis (16), la Turquie (15), l’Australie (13), la Thaïlande (11), le Viêt Nam (11), le Chili (10) et le Mexique (10).
Le rapport montre également que, l’année dernière, 36 nouveaux obstacles au commerce et à l’investissement ont été mis en place. Ensemble, ces obstacles pourraient coûter aux 3 entreprises de l’Union jusqu’à 27,17 milliards d’EUR. D’un autre côté, grâce à notre stratégie en matière d’accès aux marchés, un total de 20 obstacles au commerce – dont certains existants de longue date – ont été supprimés en 2016, ce qui a créé des opportunités d’exportation supplémentaires à hauteur de plusieurs milliards d’euros.
« Face à la montée des tendances protectionnistes dans le monde, il importe plus que jamais de poursuivre un programme ambitieux pour une politique commerciale progressiste », indique-t-on.
L’Algérie réticente à modifier sa politique de restriction des échanges
S’agissant du nombre de nouveaux obstacles liés au commerce et à l’investissement en 2016, l’Algérie a été classée à la 4ème place avec 2 nouveaux obstacles, selon le même rapport. Sur le cas de l’Algérie, le rapport explique que notre pays n’a pas fait l’objet d’une large couverture dans les rapports des années précédentes. Toutefois, dans le contexte du déficit croissant des comptes courants et de la balance commerciale et dans le cadre des efforts déployés pour augmenter la production industrielle locale, ce pays a mis en place en 2016 deux obstacles de taille qui auront des conséquences très diverses pour les exportateurs de l’Union dans plusieurs secteurs.
« Faisant suite à une législation de 2015 permettant d’étendre éventuellement les restrictions quantitatives, un régime de licences d’importations concernant quatre catégories de produits (véhicules, ciment, barres d’armature et fil-machine en acier) a été introduit en 2016. En conséquence, les exportateurs européens ont été fortement affectés en 2016 », indique le rapport en poursuivant Par exemple, seulement 57 000 licences environ ont été délivrées en 2016 pour les exportations de l’UE dans le secteur automobile, ce qui marque une diminution significative par rapport aux années précédentes (p.ex. environ 245 000 véhicules en 2012).
Les barres d’armature, le ciment et le fil-machine en acier sont des produits qui ont aussi été fortement touchés par cette mesure ». En outre, ajoute-t-on, l’Algérie a continué d’avoir recours aux politiques de localisation industrielle introduites par la loi sur les finances de 2015, en adoptant un décret qui vise à instaurer un crédit à la consommation horizontal pour l’achat de produits fabriqués ou assemblés en Algérie à partir de 2016.
L’UE a évoqué ces questions avec l’Algérie dans le cadre de l’accord d’association UE-Algérie, mais cette dernière se montre toujours réticente à modifier ses politiques de restriction des échanges, conclut le rapport qui précise que « cette situation explique également l’absence de progrès dans ses négociations d’adhésion à l’OMC ».