Les jeunes entrepreneurs financés par l’ANSEJ, le plan d’action présenté et adopté par l’APN vendredi passé, dans le sens, où le premier ministre avait déclaré « les dettes des jeunes entrepreneurs qui n’ont pas pu rembourser leurs crédits pour des forces majeurs, seront annulées ». Rappelant que l’ANSEJ avait enregistré un taux de recouvrement de l’ordre de 85%, soit 6,6 milliard de dollars.
Or, pour l’expert financier, Ferhat Ait Ali, l’interrogation demeure entière « d’abord il ne s’agit pas forcement d’effacement, mais de rééchelonnement des échéances, ensuite quand on parle de 85% de recouvrement des dettes de l’ANSEJ, on ne nous dit pas sur quels chiffres, sur quels montants ce ratio a été calculé. C’est 85 % de quoi ? Est-ce que c’est 85% des dossiers, des montants ? D’où viennent ces données ? Il ne faut pas oublier que le dispositif existe depuis 19 ans, alors qu’en 1997, il y’avait des dossiers de 400 000 dinars, tandis qu’il y’a des dossiers de 10 millions de dinars en 2011. Maintenant si les 85% de recouvrement concernent des petits projets, et ne proviennent pas des remboursements sur les grands montants, ce ratio reste à discuter, tant qu’on ne connait pas le montant exact des échéances impayés des dossiers ANSEJ au niveau des banques ».
Ceci étant, la fédération nationale des jeunes entrepreneurs(FNJE), avait proposé lors des dernières assises, un rééchelonnement des dettes, et la réservation de 20% des marchés publics, pour les micros-entreprises. Et ce, en plus des dernières mesures annoncées par la DGI (la direction générale des impôts), telles que l’assouplissement de la déclaration prévisionnelle du chiffre d’affaires soumis à l’IFU (impôt forfaire unique), et l’exonération des pénalités de retard sur le règlement des cotisations CNAS.
Pour l’expert financier, le mal était déjà fait. « Depuis le début de cette opération, et selon l’ex-premier ministre, le gouvernement a dépensé 695 milliards de DA, pour les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM dont 399 milliards de DA destinés uniquement à l’ANSEJ alors qu’on ne retrouve pas dans nos banques primaires, un recouvrement à hauteur de ce montant. En plus, si ce ratio était exact, les créances détenues par les banques sur le secteur économique ne seraient pas de 11 000 milliards de dinars. Donc la vraie interrogation est de savoir sur ces créances (11 000 milliards de dinars) que représente la part de l’ANSEJ, CNAC et l’ANGEM ? », s’interroge-t-il.